La conviction qu'il faut accélérer l'organisation de l'élection présidentielle est largement partagée, dans la classe politique, dans le mouvement associatif et plus globalement dans la population. La majorité des représentants des associations et du «Hirak» populaire qui ont rencontré les membres de l'Instance nationale de dialogue et de médiation (INDM), ont affirmé la nécessité de hâter la préparation d'une élection présidentielle comme solution définitive à la crise que traverse le pays. L'INDM a écarté l'éventualité de la tenue d'une conférence nationale de dialogue, et va présenter aux autorités son rapport sur ses consultations. Jeudi, lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec une délégation de l'INDM, conduite par son coordinateur général Karim Younès, l'Association des Oulémas a appelé par la voix de son président Abderrezak Guessoum, à la nécessité d'assurer toutes les conditions et garanties pour la transparence et la régularité des prochaines élections. Pour M. Guessoum, les «propositions» de l'INDM concernant l'amendement de certains articles de la loi électorale «sont très raisonnables et rationnelles», poursuivant que tout ce que l'instance a présenté à l'association lors de cette rencontre était «rassurant et empreint de clarté et de sincérité». Le parti du Front de Libération nationale (FLN) dont le Secrétaire général, Mohamed Djemaï, a affirmé qu'il renoncerait «volontairement» à l'immunité parlementaire, s'est félicité, jeudi, des efforts de l'INDM, et a également salué, dans un communiqué rendu public au terme de la réunion de son bureau politique, l'allocution du général de corps d'armée, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), Ahmed Gaïd Salah, dans laquelle il a appelé à fixer une date pour la convocation du corps électoral, avant de souligner que «l'élection présidentielle est la seule solution pour surmonter la situation actuelle». Au sein du «Hirak», l'idée d'organiser avant la fin de l'année l'élection présidentielle a gagné du terrain. C'est l'avis du militant politique et représentant du «Hirak» issu de la wilaya de Khenchela, Hakim Bougas qui, au nom de l'initiative des «Novembristes», a jugé nécessaire de former, en plus d'une instance nationale pour l'organisation des élections, dont les membres seront bientôt désignés, un comité supplémentaire regroupant des représentants du «Hirak» qui veillera à accompagner et surveiller le processus électoral devant aboutir à l'élection d'un président légitime. Idem pour Okba Boussaï, qui a parlé au nom de l'instance nationale de réinsertion des repris de justice. A ce propos, le président du FGB (Front de la bonne gouvernance), Aissa Belhadi, cité par l'APS, a déclaré au terme d'une réunion avec le Coordonnateur de l'INDM, Karim Younès, que «l'unique solution pour débloquer la situation politique actuelle consiste en l'accélération de l'organisation d'une élection présidentielle régulière dont la préparation et l'organisation ainsi que la proclamation des résultats seront assurées par une instance indépendante constituée de magistrats, d'avocats et de représentants de la société civile». Pour sa part, le président de l'UNP, Mahfoud Gheraba, a insisté sur «l'impératif de réunir le climat propice avant l'organisation de l'élection présidentielle, et ce à travers l'amendement de la Loi électorale et l'installation d'une commission qui aura pour missions, la préparation et la surveillance de toutes les étapes du scrutin». On sait que le Général de corps d'Armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), a souligné, lors d'une visite d'inspection et de travail à la 4ème Région militaire, lundi à Ouargla, qu'il était «opportun de convoquer le corps électoral le 15 du mois de septembre courant» et que «les élections puissent se tenir dans les délais fixés par la loi». Gaïd Salah a appelé à l'accélération de l'organisation des élections présidentielles, notamment en installant rapidement une instance nationale indépendante pour la préparation, l'organisation et la surveillance des élections, qui supervisera toutes les étapes du processus électoral, ce qui requiert également la révision de quelques textes de la loi électorale pour s'adapter aux exigences de la situation actuelle, et non pas une révision totale et profonde qui toucherait tous les textes, tel que revendiqué par certains, ce qui prendrait beaucoup de temps».