Depuis quelques jours, Michel Platini s'impatiente, s'étonne de « la surprenante lenteur » de la commission des recours de la Fifa, n'ayant toujours pas rendu sa décision concernant l'appel de sa suspension de 90 jours. Les proches du président de l'UEFA veulent encore croire que le 5 janvier, date de fin de sanction, le Français pourra reprendre sa campagne et enfin voir sa candidature validée. Mais ce qui se trame derrière cette affaire est bien plus complexe, à en croire le Daily Mail s'appuyant sur le témoignage d'un proche du comité exécutif de la Fifa, le gouvernement du football mondial à propos du versement polémique de 2 millions de francs suisses effectué par Blatter à Platini en 2011. Alors, pour quelles raisons cette information sort-elle ? Est-elle télécommandée et qui a intérêt à la médiatiser ? Des adversaires du Français évidemment. Au sein du comité exécutif de la Fifa, figurent des proches du président de l'UEFA mais aussi un candidat à la Présidence de la Fifa, Cheikh Salman, et également des soutiens d'autres postulants. Selon cette source, « la décision de les suspendre (Blatter et Platini) 90 jours était juste une mesure provisoire, une forte secousse si vous voulez. Nous essayons de parvenir à une conclusion d'ici Noël, afin que la situation puisse être clarifiée avant l'élection présidentielle (le 26 février). » Sur quoi repose l'argumentation de cet informateur ? Sur les lourdes sanctions prononcées à l'encontre de Chung-Moon-Joon et Harold Mayne-Nicholls, le Sud-Coréen et le Chilien, interdits de toutes fonctions pendant six et sept ans. « Cela devrait vous donner une idée de la durée de suspension (de Michel Platini et Sepp Blatter) », finit-il par conclure. Mais les dossiers sont incomparables. Chung a été suspendu pour une affaire de pots de vin dans le cadre de la candidature sud-coréenne pour la Coupe du Monde 2022, et Mayne-Nicholls, ancien président du groupe d'évaluation des candidatures à l'organisation des éditions 2018 et 2022, avait reconnu avoir envoyé des mails à l'Académie Aspire du Qatar, spécialisée dans la formation de sportifs, afin d'y placer son fils et son neveu, et de proposer l'embauche de son beau-frère comme entraîneur de tennis. Platini n'a certes toujours pas réussi à convaincre l'opinion sur le payement d'1,8 million d'euros versé par la Fifa, mais il n'a corrompu personne. 6 ans et pourquoi pas 10 ? Les anti-Platini continuent de dégainer. En revanche, aujourd'hui, à Zurich, dans les couloirs de la Fifa, et d'après des observateurs bien renseignés, la tendance est très claire : la commission d'éthique pourrait déclarer dans les semaines qui viennent l'inégibilité du Président de l'UEFA. D'ailleurs, dans certaines fédérations européennes, des Présidents ont déjà choisi de voter pour Gianni Infantino, le bras droit, fidèle du Français et qui croit désormais en ses chances. Trahisons, trahisons...