Le vendredi d'hier marquait le 30ème vendredi de manifestations populaires appelant au départ des tenants du pouvoir et au changement du système politique. Depuis son début le 22 février dernier, le «Hirak» semblait, hier, toujours attaché à ses positions, et la mobilisation enregistrée était plus forte que celle de la rentrée sociale, soit vendredi dernier. Dans la matinée, vers 11 heures, les citoyens commençaient à regagner la capitale. Malgré les pluies diluviennes ayant causé un déluge dans la capitale, les manifestants étaient nombreux, scandant des slogans hostiles au pouvoir et même à l'Instance de dialogue et de médiation que coordonne Karim Younès. La présence de la police était, notamment, plus forte, ils étaient mobilisés dans différents coins d'Alger-Centre pour éviter les dérapages et veiller au bon déroulement de la manifestation. Au début, quelques interpellations ont été enregistrées, et même les accès à la capitale ont enregistré un trafic difficile. D'autres wilayas du pays ont vu des manifestations populaires, en ce 30ème vendredi, dont Tizi-Ouzou, Bejaïa, Bouira, Constantine, Oran,etc,,,. Partout, les protestataires portaient des pancartes où l'on pouvait lire leur contestation aux «prochaines élections présidentielles que veut organiser le pouvoir». «Pas d'élection avec les Gangs», lit-on sur une pancarte. Il faut savoir que ces manifestations viennent au lendemain de l'adoption par le Parlement, des deux textes de lois organiques relatifs à l'Autorité nationale indépendante en charge des élections et au régime électoral. La loi organique relative à l'Autorité nationale indépendante en charge des élections prévoit le transfert «de toutes les prérogatives des autorités publiques, voire administratives en matière électorale, à l'Autorité indépendante en charge des élections». Celle-ci aura «le statut de personne morale et l'autonomie administrative et financière et aura pour mission d'organiser, de surveiller le processus électoral et de superviser toutes ses étapes, depuis la convocation du corps électoral jusqu'à l'annonce des résultats préliminaires». Cette autorité aura toutes les prérogatives, qui étaient confiées à l'administration publique en matière électorale et disposera de son propre budget de fonctionnement et des affectations destinées aux opérations électorales. Elle supervisera le processus électoral à travers l'ensemble du pays et à l'étranger. L'Autorité procèdera à la tenue du fichier national du corps électoral et des listes électorales des communes et des centres diplomatiques et consulaires à l'étranger, outre la réception et l'examen des dossiers de candidatures pour le poste de président de la République. Elle aura également pour mission le contrôle du financement de la campagne électorale. En ce qui concerne la loi organique modifiant et complétant celle relative au régime électoral, les amendements introduits ont porté sur la préparation et l'organisation des opérations électorales, en sus d'un volet réservé à l'élection présidentielle. Parmi les modifications introduites, il y lieu de citer «l'obligation pour le concerné de déposer en personne» la déclaration de sa candidature au poste de président de la République auprès du président de l'Autorité nationale indépendante en charge des élections au lieu du Conseil constitutionnel, ainsi que la condition d'être titulaire d'un diplôme universitaire ou d'un titre équivalent.