L'Autorité nationale indépendante en charge des élections, est opérationnelle depuis hier. Auparavant, samedi, le Chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah a procédé à la signature des deux lois organiques relatives à cette Autorité et au régime électoral. L'ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mohamed Charfi, a été plébiscité, à main levée, président de l'Autorité nationale indépendante en charge des élections, par les 50 membres de cette instance. C'est Karim Younès, coordonnateur de l'Instance nationale de dialogue et de médiation (INDM) qui a fait le choix des 50 membres de l'Autorité. Dans une déclaration, lue au cours de la cérémonie d'installation de l'Autorité nationale, Karim Younès a décrit ce moment comme une page historique et nouvelle, sans précédent en Algérie. Pour sa part, cité par l'APS, Mohamed Charfi, dans une déclaration suite à sa désignation à la tête de cette Autorité nationale, a évoqué les difficultés auxquelles fera face cette instance, la première du genre en Algérie, qui «œuvrera pour rendre la parole au peuple afin de décider de son avenir et parachever l'édification de l'Etat». Il a assuré, à ce titre, que la priorité de l'instance sera de «concrétiser la revendication principale du peuple, celle de choisir librement celui qui le représentera au plus haut sommet de l'Etat». L'Autorité a tenu une séance de travail à huis clos pour dégager son bureau et définir sa feuille de route. Diplômé de l'Ecole nationale d'administration (ENA), Mohamed Charfi est également détenteur d'une licence et d'un Doctorat en droit. Il a occupé, auparavant, plusieurs hautes fonctions dont celle de magistrat, Juge d'instruction puis Procureur général au niveau de différentes cours (1972-1989), secrétaire général au ministère de la Justice (1989-1991), conseiller à la Cour suprême, ministre de la Justice (2002), puis ministre de la Justice, Garde des Sceaux (2012). Rappelons que cette Autorité permanente et indépendante jouit du statut de personne morale et de l'indépendance administrative et financière. Elle a pour missions de «concrétiser et approfondir la démocratie constitutionnelle et promouvoir le régime électoral conduisant à l'alternance pacifique et démocratique au pouvoir». Son siège se situera à Alger avec des antennes au niveau local et auprès de la communauté nationale à l'étranger. Elle veillera «à la préparation, à l'organisation, à la gestion, à la supervision et à la surveillance des élections». En matière de surveillance des élections, l'Autorité veille à garantir «la transparence et la régularité» du scrutin lors des étapes de sa préparation et de son organisation.