C'était prévisible, le Secrétaire général du Front El-Moustaqbal, Abdelaziz Belaïd, sera candidat à l'élection présidentielle du jeudi 12 décembre 2019. Hier matin, des délégués de son parti se sont présentés au siège de l'Autorité nationale indépendante en charge des élections, à Club des Pins, pour y retirer les formulaires de souscription de signatures individuelles pour les postulants à la candidature à l'élection présidentielle. Après Ali Benflis, président de Talaie El-Hourriyet, et Abdelkader Bengrina, Président du Mouvement El-Bina, (qui a annoncé officiellement, samedi, sa candidature) c'est donc une nouvelle personnalité politique de poids, Abdelaziz Belaïd, qui se prononce. A eux trois, ces postulants couvrent une proportion importante de l'électorat, ce qui est de nature à donner déjà toute sa crédibilité à cette élection présidentielle. La machine électorale est donc en marche. L'ouverture, du 22 septembre au 6 octobre, d'une révision exceptionnelle des listes électorales, lancée pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie, par une Autorité indépendante, et non pas par le ministère de l'Intérieur, permettra de mettre à jour le fichier électoral national. Le nouveau paysage électoral, sans aucune intervention du gouvernement, se met en place. C'était une revendication majeure du mouvement populaire du 22 février, relayé et appuyé par l'institution militaire. Le peuple, dont le nom est «exploité» pour confectionner des titres de Unes pour les journaux - d'ailleurs foncièrement contradictoires entre eux, comme s'il ne s'agissait pas du même peuple - aura à se prononcer librement le 12 décembre, sans aucun tuteur et loin des combinaisons concoctées dans un «cabinet noir». Tout se jouera dorénavant, dans l'isoloir du bureau de vote avant de placer le bulletin dans l'urne. Les velléités, annoncées sur le ton de la menace, d'empêcher les électeurs qui veulent voter de le faire, sont d'ores et déjà neutralisées par l'avertissement des autorités quant à la fermeté qui sera appliquée pour maintenir l'ordre public le jour du scrutin, et entourer l'acte de vote de toute la sécurité qu'il exige. La liberté des Algériennes et des Algériens, pour ce qui est de l'accomplissement citoyen de leur geste électoral, sera protégée. Les «anti-élection» s'obstinent dans leur propagande mensongère à propos des «48 wilayas qui ont manifesté contre l'élection», alors que les observateurs honnêtes ont eu tout le loisir de constater ce vendredi la dimension dérisoire et réelle, de la mobilisation anti-vote, y compris à Alger, malgré le tapage médiatique de chaînes de télévision étrangères et de blogs animés à partir de capitales occidentales et dont les auteurs ne reculent devant rien pour attiser la haine entre Algériens. Les observateurs honnêtes ont également noté le contenu cacophonique des slogans, qui traduit non pas la diversité mais les divergences profondes qui traversent les groupes de manifestants. Ces divergences expliquent l'impuissance des activistes auto proclamés leaders des manifestations du vendredi à Alger et qui s'efforcent de les manipuler, à dire clairement ce qu'ils proposent comme solution à la crise actuelle. Leur programme qui se résume à être contre l'élection présidentielle va à l'encontre de l'opinion dominante des Algériens qui considèrent l'élection présidentielle du jeudi 12 décembre 2019 comme l'unique solution raisonnable, d'autant plus que cette élection est organisée par une Autorité indépendante, dirigée par une personnalité au-dessus de tout soupçon, Mohamed Charfi qui a fait les preuves de son intégrité. La télévision algérienne a diffusé les interventions de citoyens et de personnalités nationales, qui se sont prononcés pour l'élection présidentielle et ont argumenté leur choix de cette solution, garantie par l'institution militaire, comme l'a assuré le Général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP). Notons, enfin, que, vendredi, intervenant à l'ouverture des travaux de la première session ordinaire du Syndicat national des magistrats (SNM), tenue à l'Ecole supérieure de la Magistrature, à Koléa (Tipaza), le président du SNM, Issaâd Mabrouk, cité par l'APS, a souligné que le pouvoir du peuple, conformément à l'article 7 de la Constitution, «doit être consacré par des élections régulières».