La prison d'El Harrach a reçu hier, à nouveau, un ancien ministre, Boudjemâa Talaï, qui avait en charge dans le gouvernement Sellal jusqu'en avril 2017, les départements groupés des Transports et des Travaux publics. Il a été placé lundi sous mandat de dépôt, à l'issue de son audition par le juge instructeur auprès de la Cour suprême à Alger. Boudjemâa Talaï, qui est également député à l'Assemblée populaire nationale (APN), a comparu lundi, devant le juge enquêteur à la Cour suprême à Alger, pour être auditionné sur des affaires liées à la corruption dans le secteur des travaux publics. L'ancien ministre des Transports et des Travaux publics, est accusé notamment d'abus de fonction et de dilapidation de deniers publics. Le ministère de la Justice avait demandé, en juin dernier, la levée de son immunité parlementaire. Il est à rappeler qu‘en application des dispositions de l'article 573 du code de procédure pénale, le parquet général près la Cour d'Alger avait transmis, dimanche 26 mai 2019, au procureur général près la Cour suprême, le dossier d'enquête préliminaire instruite par la police judiciaire de la Gendarmerie nationale d'Alger, pour des faits à caractère pénal, à l'encontre de 12 anciens hauts responsables, dont l'ancien ministre Talaï Boudjemaa. Les personnalités concernées, en raison de leurs fonctions au moment des faits, bénéficient de la règle du privilège de juridiction consacrée par la loi. Par ailleurs, un communiqué de l'APN a fait savoir que le bureau de l'APN «a tenu, dimanche, une réunion présidée par Slimane Chenine, entamée par l'examen des rapports de la Commission des Affaires juridiques, administratives et des libertés concernant la demande du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, relative à la levée de l'immunité dont jouissent les deux membres, (les députés Baha-Eddine Tliba et Smaïl Benhamadi)». Il a décidé de tenir une séance, demain, en vue d'examiner la demande introduite par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, relative à la levée de l'immunité parlementaire de ces deux députés. Rappelons que le général de Corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, Chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP), avait eu à évoquer la corruption qui a gangrené tous les secteurs, réaffirmant que «partant du fait que la lutte contre la corruption n'admet aucune limite et qu'aucune exception ne sera faite à quiconque, cette voie sera celle que l'institution militaire veillera à entreprendre avec détermination, posant ainsi les jalons de l'affranchissement de l'Algérie du vice de la corruption et des corrupteurs avant la tenue des prochaines élections présidentielles».