La position favorable à l'élection présidentielle du jeudi 12 décembre, réaffirmée par le Forum civil pour le changement (FCC), par la voix de son coordonnateur national, Abderrahmane Arar, est significative de l'évolution dans l'opinion publique à propos de l'issue à la crise que traverse actuellement l'Algérie. Pour Abderrahmane Arar, qui intervenait lors des travaux du Congrès national constitutif du FCC, la présidentielle du 12 décembre prochain, libre, régulière et transparente, est un impératif qui permettra de «recouvrer la légitimité, opérer le changement radical et consacrer la démocratie». L'évolution dans l'opinion publique algérienne s'est traduite depuis plusieurs semaines par un essoufflement dans la mobilisation contre l'élection présidentielle. En changeant d'objectif, les rassemblements du vendredi n'arrivent plus à constituer un véritable événement et ont fini par désintéresser beaucoup de médias. Le forcing des «anti-élection» pour gêner, sinon bloquer, le processus électoral, n'a pas donné les résultats escomptés par ses animateurs. Les Algériens, dans leur très grande majorité, ont compris que la seule voie pour réaliser les changements qu'ils revendiquent est l'élection d'un président de la République qui aura à cœur de faire les réformes indispensables au redressement national à travers le développement économique et social du pays. De plus, les Algériens sont convaincus que le nouveau dispositif électoral assure la transparence et la régularité du scrutin. En face, la minorité «anti élection» se limite à une position nihiliste et ne propose rien de sérieux. L'isolement de cette minorité a permis que les premières phases menant à l'élection présidentielle soient réalisées selon le planning convenu depuis le 25 juillet: mise en place de l'instance nationale du dialogue et de la médiation (INDM), coordonnée par Karim Younès; dialogue impliquant la société civile, la classe politique et les personnalités nationales; création de l'autorité nationale indépendante des élections (ANIE) sous la présidence de Mohamed Chorfi (avec la charge de préparer les élections, de les organiser, de les gérer et de les superviser et ce, dès le début de l'opération d'inscription sur les listes électorales et leurs révisions, les opérations de préparation de l'élection, des opérations de vote, de dépouillement ainsi que le contentieux électoral jusqu'à l'annonce des résultats provisoires); annonce de la date de l'élection présidentielle fixée au 12 décembre 2019; révision des listes électorales du 22 septembre au 6 octobre, lancée par l'ANIE; retrait des formulaires de souscription des signatures individuelles par, au moins, 120 postulants à la candidature, dont des personnalités politiques connues au niveau national; installation des coordinateurs de délégations de wilayas relevant de l'ANIE. Le processus se poursuit normalement. Les déclarations de candidature, en bonne et due forme, seront déposées, au plus tard, le 25 octobre par le candidat lui-même, auprès du président de l'ANIE. Ensuite, l'ANIE statue sur chaque demande par décision dûment motivée, dans un délai de 7 jours, à compter de la date de dépôt de la déclaration de candidature et transmet au Conseil constitutionnel, ses décisions relatives aux candidatures accompagnées des dossiers des candidats dans un délai n'excédant pas les 24 heures de la date de l'annonce de ses décisions. La liste définitive des candidats à l'élection du Président de la République, sera connue après validation par le Conseil constitutionnel, y compris les recours, dans un délai de 7 jours, à partir de la date de transmission de la dernière décision de l'autorité nationale indépendante des élections. La campagne électorale commencera après la mi-novembre. Parmi les «anti-élection», il y a un courant qui prétend vouloir empêcher le vote du 12 décembre, si l'on en croit les slogans criés sur le ton de l'hystérie durant des rassemblements, faiblement mobilisateurs, organisés ces derniers vendredis à Alger et dans quelques autres grandes villes du pays. Ces slogans n'expriment pas une opinion mais une menace de perturber le vote. Pour rappel, mardi dernier, à Oran, le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP), a mis en garde que «quiconque tenterait d'entraver ce processus nuira à sa propre personne».