Dix-huit personnalités politiques et publiques approuvent le lancement d'une nouvelle initiative politique afin de trouver un compromis à l'impasse politique à laquelle fait face le pays depuis plus de sept mois. L'ex-ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi, soutenu par dix-sept autres personnalités nationales plaide à travers cette nouvelle proposition de dialogue la remise à zéro du curseur des négociations et insiste sur le report des élections, en passant par une période de transition afin de trouver une issue à la crise sans fragiliser davantage la situation controversée du pays. Cette initiative s'inscrit dans la continuité de celle entreprise, il y a trois mois, sans atteindre un résultat probant. Ce qui a encouragé parallèlement, l'organisation d'une nouvelle rencontre par le Forum civil pour le changement, conduite par Abderrahmane Arar, aujourd'hui prétendant à la course présidentielle. Un courant qui a été à l'origine de la création de L'instance nationale de médiation et de dialogue, dirigé par Karim Younès et qui a débouché sur l'installation de l'autorité nationale indépendante des élections. Donnant ainsi le coup d'envoi pour le lancement du processus électoral, sans aucun préalable à l'affiche. Refusant de prendre part aux présidentielles, plusieurs personnalités politiques, se sont concertées et ont décortiquées à leur aise les dernières mutations politiques dans le pays, devenues plus préoccupantes que délicates, ont abouti à l'annonce d'une nouvelle initiative visant à contribuer à faire sortir le pays de la crise. Les derniers événements politiques ont cristallisé la crispation du mouvement populaire, encore déterminé à déloger tous les tenants du pouvoir afin d'organiser les élections. C'était l'une des conditions posées au début de l'aventure électorale. Rééditant et réinitialisant les points culminants inscrits dans la feuille de route échafaudée lors de la Conférence nationale de dialogue, les mêmes personnalités ratissent chaque suggestion pouvant apaiser les tensions accrues qui ponctuent manifestations de chaque vendredi et mardi. A l'unisson, Ali Yahia Abdenour, Ahmed Taleb Ibrahimi, Ahmed Benbitour, Abdelaziz Rahabi et Ali Benmohamed, Noureddeine Benyessad, Sadek Dziri, Lyés Merabet Nasser Djabi, Louisa Ait Hamadouche, entre autre signataires dénoncent la fragilité des conditions actuelles qui rendent «d'emblée impossible d'envisager une élection présidentielle», lit-on dans le texte intégral rendu public par Abdelaziz Rahabi, qui a annoncé le lancement d'une nouvelle initiative, comme un nouveau départ. Fidèles à leurs positions, les signataires de cette nouvelle feuille de route expriment de rigueur leur attachement à la solution consensuelle nationale ou commune pour sortir la crise et absorber la colère populaire. «L'organisation des élections sans consensus national préalable, attisera le mécontentement populaire et aggravera la crise de légitimité du pouvoir», notent-ils dans le même texte. Avertissant, à ce propos, du risque que peut provoquer l'accélération des élections sur la souveraineté nationale, recommandant ainsi le report de l'organisation des élections jusqu'à ce que le climat soit plus serein et approprié. «Elle va servir de prétexte aux immixtions étrangères que nous refusons avec force dans tous les cas et sous n'importe quelle forme. Il est donc inconcevable d'envisager la tenue d'élections libres et transparentes dans de pareilles circonstances». Ils ont, également, appelé à la «sagesse du réalisme» afin de corriger les défaillances entre le peuple et son Etat et rétablir les liens de confiance. Expliquant que toutes les démarches et méthodes adoptées par le pouvoir, dans l'indifférence et l'ignorance totale des revendications populaires sont aveu d'échec. «Durant les huit mois de son existence, ce mouvement populaire est resté dans cette voie, sans reculer ou faiblir, ne faisant cas au passage, ni de ceux qui sèment le doute dans sa capacité, ni de ceux, dans ses rangs, qui changent de chemin en cours de route, ni enfin de ceux qui tentent de l'instrumentaliser, de le démobiliser ou de parier sur son essoufflement», relève-t-on. Pour ne pas attiser davantage la colère des citoyens, les initiateurs de cette proposition suggèrent à l'Etat de réviser ses priorités et d'accorder plus d'intérêt aux différents courants et associations œuvrant pour la sortie de crise et espérer à construire un Etat de droit sur les principes de la démocratie et de la justice sociale.