Un débat sur le projet de la réforme du système de retraite sera organisé prochainement dans le but de discuter des grandes lignes du projet en question et relever les points de discorde. Selon l'ancien administrateur de la CNAS et expert en questions sociales et catégorique, M. Nourredine Bouderba, il sera question de débattre de la gestion de la Caisse des retraites et son activité financière. «C'est un non-sens de vouloir faire un débat sur la réforme du système de retraite, alors que les institutions n'ont pas suffisamment de légitimité», a-t-il noté. Il a ajouté dans ce sens qu'«il faut attendre qu'il y ait une solution politique, qu'il y ait une légitimité des institutions et un débat national claire qui va nous faire sortir avec un consensus préservant le système de retraite actuelle basé sur la solidarité et la répartition». A ce titre, M. Bouderba a indiqué, lors de son intervention hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, que la situation de déficit de la caisse nationale des retraités (CNR) est due à une multitude de raisons. Il mentionne à ce propos les départs massifs, à partir de 2012, de travailleurs à la retraite mais aussi, les retraits abusifs effectués par l'ancien système qui a, dit-il, pompé sans compter dans les fonds de cette caisse. Il explique, par exemple, que dans les années 80, celui-ci y a puisé indûment pour financer les structures de santé, sa politique sociale, pour les besoins de sa politique d'appui à l'emploi et pour régler les pensions des enfants de chouhada et des anciens gardes communaux. Pour ce qui est de la délicate situation financière rencontrée par les Caisses de sécurité sociale, ce dernier considère que «les raisons essentielles» sont à rechercher dans leur système de gouvernance. Pour ce syndicaliste, «il reste vrai que les caisses de sécurité sociale connaissent des déficits, mais il existe un potentiel énorme sur 20 ou 30 ans», permettant de pérenniser leur fonctionnement. Mais pour cela, souligne-t-il, la solution doit consister à avoir une vision et une politique rationnelle de récolte des finances et de dépense de l'argent «là où il faut». L'ancien administrateur de la CNAS a rappelé, de surcroît, que la population algérienne est dans son ensemble, très jeune, permettant donc d'assurer la pérennité du système de sécurité sociale durant 30 années. Notant que les nationaux à avoir dépassé les 60 ans d'âge ne représentent que 9% de la population et que, de plus, les dépenses complètes de retraite ne dépassent pas les 6% du PIB, il estime qu'il n'y a donc pas de nécessité à entreprendre des réformes «que l'on veut nous imposer». En ce qui concerne les mécanismes à mettre en place pour sauver la Caisse nationale des retraités, l'invité a estimé de mettre en place un observatoire de la CNR en Algérie où tous les experts, les concernés les syndicats doivent être patrie prenante pour piloter ce système-là, a-t-il expliqué. Il appelle ainsi à la démocratiser de la gestion de système de la Caisse de sécurité sociale, en les ouvrant aux syndicats autonomes, aux associations des malades. Au niveau des dépenses, M. Bouderba a proposé pour rationaliser les frais de gestions de fusionner à moyen terme la CNAS, la CNAC et CNR. Autrement dit, la formulation d'une seule Caisse d'ici quelques années, sans l'élimination du risque d'assurance chômage. Selon lui, il n'y a pas de raison pour la présence de trois Caisse qui consomment d'une manière énorme les frais de gestion.