Désormais, la Russie change de vision et accorde à l'Etat et aux perspectives africaines une place particulière pour son émancipation économique à l'international. Construire un nouveau pont économique entre l'Afrique et la Russie serait le projet tant convoité par l'ex-URSS qui tente de s'imposer dans cette zone marquée par la prédominance américaine et européenne. Ces dernières années, le volume des échanges économiques entre les deux parties a doublé pour se stabiliser à 20 milliards d'euros. Ce qui reste relatif comparé à la valeur réelle des potentialités existantes. Sans exception, tous les pays africains représentent une opportunité d'investissement pour les investisseurs russes, peu présents sur ce continent. L'objectif est de rivaliser avec ses concurrents européens et s'intégrer progressivement sur le marché africain tant convoité, notamment, celui de l'Afrique du Nord pour son emplacement géostratégique constituant un levier commercial important pour le développement des échanges commerciaux. «L'Afrique du Nord est géographiquement et historiquement proche de l'Europe et est maintenant prête pour le développement industriel», a souligné le Président russe, Vladimir Poutine, à l'ouverture des travaux du Sommet Afrique-Russie, qui se déroule à Sotchi. Avec le ralentissement économique mondial causé par le recul des perspectives d'investissements dans les secteurs stratégiques et les conflits internationaux, la Russie trouve en le continent africain une aubaine et une alternative pour développer son économique avec un rendement positif sur l'économie de ces pays. Conscient de l'enjeu et de l'opportunité que représente un tel intérêt des russes, l'Algérie souhaite de son côté participer à la promotion de ces relations de coopération bilatérale, visant à renforcer les échanges économiques au-delà du militaire. «L'Algérie entretient des relations de respect mutuel et stratégiques avec la Russie. Nous souhaitons à travers cette initiative que le rôle de la Russie soit plus important en Afrique», a affirmé, le ministre des Affaires étrangères algérien, Sabri Boukadoum, qui a insisté sur le développement de la coopération économique dans tous les secteurs. S'agissant particulièrement de celui de l'énergie, des finances, des échanges commerciaux, mais également la lutte contre le terrorisme avec la Russie ou avec les autres présents des pays africains. Cette rencontre permettra de répondre à certaines questions concernant la viabilité d'investissements en Afrique ainsi que sur l'avenir et les secteurs de l'économie le plus attractifs pour les investisseurs. Le président russe a exprimé l'intérêt de son pays pour contribuer au développement des pays africains et l'amélioration des relations à moyen et long terme. Il vise loin dans ses perspectives et voit en ce continent une opportunité pour relancer l'investissement et la productivité mondiale. C'est un challenge. «Les échanges commerciaux et économiques entre la Russie et l'Afrique ont doublé ces dernières années pour atteindre les 20 milliards d'euros, mais ce montant reste très peu par rapport aux potentialités existantes», a-t-il concédé, tout en saluant l'initiative de l'accord de création de la Zone de libres échanges africaine (ZLECAf) qui devrait selon lui améliorer et assainir le climat des affaires dans cette région.