D'une délicieuse louche pour Arturo Vidal puis un doublé, Lionel Messi a offert à Barcelone contre Valladolid (5-1) mardi la tête du Championnat devant Grenade et l'Atlético, tenu en échec contre Alavés (1-1). Un trône précaire pour les Blaugrana : la surprenante équipe de Grenade peut reprendre les commandes en cas de victoire à Getafe jeudi. Même si, avec le report du clasico, prévu le week-end dernier, au 18 décembre en raison des violences en Catalogne, le Barça (1er, 22 pts) compte un match de moins. Sa dernière sortie datait du laborieux succès contre le Slavia Prague (2-1) en C1 mercredi dernier, cette fois les joueurs d'Ernesto Valverde ont été nettement plus convaincants et ils le doivent toujours au même petit génie argentin. A égalité après deux cafouillages sur des coups de pied arrêtés qui ont donné un premier but catalan, inscrit par Clément Lenglet (2e), et un autre de Valladolid (15e), également marqué par un défenseur, Kiko, Barcelone s'en est remis à la magie de Messi. La Pulga a d'abord enchanté le Camp Nou d'une louche par dessus la défense pour son milieu Arturo Vidal qui, en extension, a rabattu le ballon dans les filets (29e). Avant d'inscrire le 50e coup franc direct de sa carrière (dont six avec l'Argentine), selon le statisticien Opta, d'un tir parfaitement enroulé dans la lucarne gauche du pauvre Jordi Masip (34e) qui a encore dû s'incliner deux fois. D'abord sur une frappe croisée sèche de Messi (75e) puis un tir placé de Luis Suarez (77e), bien lancé dans la profondeur par... Messi. Triste nul pour l'Atlético L'Argentin a donc signé deux buts et deux passes décisives dans ce festival offensif catalan, bien plus spectaculaire que le triste match nul concédé par l'Atlético Madrid chez les Basques du Deportivo Alavès (1-1) plus tôt mardi. Très quelconques, comme souvent ces dernières semaines, avec aucun tir cadré en première période, les hommes de Diego Simeone ont cru faire le plus dur en ouvrant le score sur un éclair d'Alvaro Morata (69e), avant de craquer sur un pétard de Lucas Perez qui a ajusté Jan Oblak (83e). Une frappe pure mais bien aidée par l'indolence du milieu de terrain des Colchoneros, qui a provoqué une moue de leur entraîneur Diego Simeone, pas habitué à une telle passivité de la part de ses joueurs. Le Deportivo Alavés est seulement la 4e équipe à réussir à inscrire un but à la meilleure défense de Liga cette saison, qui n'en a encaissé que 6. Trahi par sa traditionnelle solidité défensive, l'Atleti peut difficilement s'en remettre à sa créativité offensive, le point faible des Colchoneros : seules 6 équipes de Liga avaient moins scoré qu'eux avant ce soir. Seule satisfaction en attaque, Alvaro Morata a encore marqué, dans un troisième match d'affilée, après Leverkusen il y a une semaine en Ligue des champions et Bilbao samedi. Et sa connexion avec l'Argentin Angel Correa peut faire des merveilles, comme sur l'ouverture du score: après une subtile déviation de la poitrine, Morata a sollicité le une-deux avec Correa et ajusté Pacheco. Entrée, moins de dix minutes avant ce but, Morata a aussi manqué la balle de match lors de l'énorme temps fort qui a suivi en butant sur le portier basque Fernando Pacheco (71e), comme Correa dans la foulée. Un manque de réalisme inhabituel pour les troupes du Cholo. «Leur gardien a maintenu Alavès en vie parce que si nous avions inscrit le second but, la rencontre aurait été quasiment bouclée», a regretté Simeone. Le retour de leur joyau Joao Felix, recruté cet été contre un chèque à neuf chiffres (126 M EUR) pour reprendre le rôle d'Antoine Griezmann, parti à Barcelone, devient urgent. L'adolescent portugais (19 ans), touché à une cheville le 19 octobre, est espéré sur les terrains début novembre par l'encadrement madrilène.