Sur instruction du juge d'instruction du pôle judiciaire spécialisé près le tribunal de Sidi M'Hamed (Alger), les services de sécurité ont interpellé lundi l'homme d'affaires Omar Alilat et l'ex-conseiller à la Présidence de la République, Zine Hachichi. Les deux mis en cause ont été présentés mardi soir devant le procureur de la République qui a ordonné leur placement en détention provisoire. Selon des sources concordantes, l'homme d'affaires O.A fait l'objet d'une enquête judiciaire ouverte à son encontre au mois d'octobre 2019 à la suite d'une action relative à un dossier de corruption. Les mêmes sources ont ajouté que le mis en cause a été interpellé chez lui à 1h du matin. L'autre mis en cause Z.H a exercé dans un temps passé en tant que conseiller à la présidence de la République. Il serait également poursuivi pour les mêmes chefs d'accusations. Les deux accusés ont été présentés devant le parquet avant qu'ils ne soient placés en détention provisoire. Les arrestations de ces deux personnes plus ou moins connues, rentrent dans le cadre du projet de gouvernement visant à lutter contre le blanchiment d'argent et la corruption. Dans ce sillage, d'autres sources ont indiqué que d'autres arrestations de hauts cadres et même de magistrats pourraient intervenir dans les prochains jours. Ces enquêtes ne concernent pas uniquement la capitale (Alger) mais les quatre coins du pays où plusieurs dossiers litigieux classés dans le passé sans suite devraient être «retirés des tiroirs» dans les prochains jours. Plusieurs victimes et responsables de la société civile ont interpellés le ministre de la Justice afin que ces affaires soient une nouvelles fois réexaminés en toute impartialité. Pour rappel, le nouveau ministre de la Justice, Garde des Sceaux M. Belkacem Zeghmati a indiqué récemment que le projet de code de procédure pénale, adopté par le parlement constitue une nouvelle ère qui favorisera la rupture avec les anciennes pratiques, la poursuite de la lutte contre la corruption sous toutes ses formes. M. Zeghmati qui intervenait après l'adoption du projet en question a précisé que ce texte «permettra aux autorités chargées de la lutte contre la criminalité d'assumer leurs missions en matière de recherche et d'investigation sur les crimes commis, ester en justice leurs auteurs, renforcer l'efficacité de la Justice dans la lutte contre la corruption. Le même texte de loi garantira «l'efficacité pénale à travers la libération et la levée des contraintes sur la mise en mouvement de l'action publique dans les crimes inhérents aux deniers publics», a fait savoir le ministre de la Justice, Garde des sceaux. Dans son intervention M. Zeghmati a mis les points sur les «i» indiquant que des contraintes ont impacté le rendement du ministère public et de la police judiciaire au cours de ces dernières années en réduisant son efficacité dans la lutte contre le crime économique.