Partout dans les wilayas du pays, ce n'est pas encore la bousculade sur les lieux où, sont appelés à animer des assemblées populaires regroupant des électeurs. Chaque candidat espère attirer le maximum de citoyens autour d'un programme d'action, pour les uns, la mise en application d'urgence de mesures politiques et socioéconomiques. Hier, à son 7e jour, la campagne électorale ne s'est pas véritablement ébranlée. Est-ce l'effet du «hirak» à son 40e jour qui déstabilise quelque peu le lectorat. En tout état de cause, on est loin de l'animation des premiers jours qui a caractérisé l'élection présidentielle de 2014 où Ali Benflis s'était également porté candidat. Il faut croire que rien n'a changé dans les discours des uns et des autres. Les cinq sont animés par la volonté de créer une meilleure couverture de la demande sociale, d'assurer une reprise économique conforme aux aspirations du peuple, d'améliorer les conditions de vie des populations et particulièrement celle juvénile. Ces engagements et bien d'autres reviennent à chaque fois dans les propos de l'un ou de l'autre des cinq candidats à la présidentielle du 12 décembre 2019 que sont Ali Benflis, Abdelaziz Belaïd, Abdelmadjid Tebboune, Abdelkader Bengrina, Azzedine Mihoubi. Chacun d'eux espère arracher la faveur des voix des électeurs. Et comme pour les rassurer, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi a, selon l'APS, a affirmé, ce dernier mercredi, que l'opération de révision périodique des listes électorales, effectuée du 12 au 17 octobre dernier, avait permis le recensement de 24.474.161 électeurs, dont 914.308 électeurs inscrits au niveau des centres diplomatiques et consulaires à l'étranger. Il reste que malgré quelques grincements de dents dans certaines wilayas, la campagne en question se déroule normalement. Ce qui permet aux cinq candidats d'avancer des projets de programme électoral que chacun d'eux dit vouloir mettre à exécution aussitôt élu. Les propositions du candidat Abdelaziz Belaïd A quelques exceptions prêt, les programmes avancés sont identiques les uns aux autres. Ceci est dû au fait que le pays est confronté aux mêmes problèmes socioéconomiques et sécuritaires. Majoritairement, les cinq candidats avancent, à quelques petites différences, les mêmes dispositions pour, affirment-ils, solutionner les problèmes qui se posent à l'Algérie sur la base «de réformes profondes répondant aux aspirations du peuple algérien».Certains candidats font dans le détail pour mieux captiver l'attention de leur électorat. D'autres comme Abdelaziz Belaïd mis face à un auditoire algérois toute ouïe a prononcé un discours. Celui-ci est empreint de moultes messages ou les mots ont été pesés pour être révélés au public. On reprendra son slogan de campagne, "le peuple décide", le candidat Belaid s'est engagé, une fois élu président de la République, d'oeuvrer à bâtir «des institutions fortes reflétant la place de l'Etat algérien», et «consolider l'appartenance nationale tenant compte des dimensions maghrébine, régionale et internationale». Dans ce cadre, il a indiqué que parmi les priorités de son programme figurent «la révision de la Constitution et toutes les lois relatives aux réformes» ainsi que «l'ouverture d'un dialogue inclusif regroupant toutes les obédiences politiques du pays» et "l'édification d'une économie forte" basée sur "un terrain politique solide", soulignant que son programme se penche sur d'autres aspects, en particulier, «l'investissement en l'être humain pour réaliser le développement escompté. Ce qui n'est pas le cas de Ali Benflis toujours offensif quand il s'agit de dénoncer la situation socioéconomique à laquelle est confrontée le pays depuis des années. Le chef du parti "Taliet «El Houriat» a estimé que la gestion du pays a atteint le seuil de l'intolérable et qu'elle nécessite une révision de fond avec la coopération de tous les algériens. «Tout doit être fait pour atteindre une meilleure couverture de la demande sociale et d'amélioration des conditions de vie des populations» dira-t-il. Dans ses propos, s'enchevêtrent des accusations sur l'absence de crédibilité des institutions de l'Etat et l'incapacité d'autres à maitriser un tant soit peu les facteurs de développement national. Peu prolixe, Abdelamdjid Tebboune s'est tout de même attardé à écouter les citoyens avec à chaque fois des contacts et d'échanges de propos directs. Comme il a révélé différents aspects nuisibles au développement national qui, ces dernières années, ont caractérisé qui, la gestion du pays. Industrie, PME, Emploi, logement, jeunesse... Les dossiers sensibles de Bengrina Tout un cocktail explosif abordé au même titre que le développement économique et social. Dans ses interventions, Abdelkader Bengrina ne cessait pas, à chaque fois, de revenir sur les dossiers sensibles de la corruption. Il s'est attardé sur les problèmes de la jeunesse et sur la nécessité de trouver des solutions à même de permettre son intégration, particulièrement dans les domaines sport, création culturelle et l'innovation technoscientifique. Soulignant la nécessité de créer des facteurs substantiels à même de permettre l'accomplissement des devoirs civiques et le respect des droits constitutionnels, il a estimé nécessaire de redonner à cette jeunesse « la place qui lui revient de droit dans la société ». Il a par ailleurs rappelé que la bonne gouvernance prend son véritable sens au niveau local grâce aux liens de proximité de l'administration avec les administrés. Cette mention est reprise pas Azzedine Mihoubi qui appelle au renforcement des capacités d'intervention en faveur de la jeunesse. Il a également révélé qu'il envisage réaliser la plus grande chaÎne de télévision du continent africain et à renforcer à tous les niveaux de l'administration publique. C'est d'ailleurs cet objectif qui constitue le soubassement de son programme appelé à servir de leviers du développement économique et social. Comme ils permettront de prendre en charge les affaires de la collectivité dans tous les domaines. C'est d'ailleurs ce qu'il a souligné en affirmant « le défi des prochaines années est de faire émerger une dynamique territoriale axée sur des principes d'auto développement basés sur les ressources locales, tant humaines que matérielles, et non pas uniquement sur l'aide et l'assistance de l'État». En homme de lois et de droit, Benflis a repris ses anciennes déclarations pour souligner la nécessité de sortir des sentiers battus. Ceux qui mènent vers des schémas politiques traditionnels importés de l'extérieur avec un mimétisme aliénant. Il a appelé à la bonne gouvernance en puisant dans le génie créateur du peuple, à la réhabilitation des valeurs socio culturelles nationales, la multiplication et l'approfondissement des débats autour des questions liées au développement national. En tout état de cause, ce n'est toujours pas la bousculade et on attendra les pochains jours pour être fixé.