Le Mouloudia d'Alger peine à voir plus loin que son prochain match. Celui qui se décline être le club à l'abri de toutes situations conflictuelles, se trouve aujourd'hui coincé entre les rumeurs et les déséquilibres qui s'enchaînent au sommet du club. Des gestionnaires qui n'arrivent pas à jeter un œil sur leurs supporters pour les rassurer à travers une information directe qui puisse repousser les rumeurs qui dévorent l'image de ce doyen du football. Le peu qui est lâché comme information est que le propriétaire du MCA, en l'occurrence Sonatrach, fait durer ce plaisir en évitant de communiquer sur les mesures qui visent à sanctionner les responsables du club, en l'occurrence «les membres du Conseil d'administration de la SSPA/Le Doyen, et à sa tête Achour Betrouni, et le directeur sportif, Fouad Sakhri» qui sont a l'origine du dérapage causé par les deux hommes dans l'affaire du limogeage de l'entraîneur Bernard Casoni, qui serait, dit-on, décidé unilatéralement par le DS. Dehors, il y a ceux qui refusent de croire à ce qui vient de se passer et d'autres qui applaudiraient ne veulent pas du technicien français qui serait à l'origine des mauvais résultats. Là une question se pose, qui est responsable de ses scores qui perturbent la rue ? Les joueurs ont-ils oui ou non une responsabilité ? Fourniraient-ils cette production qui est attendue en contre partie des salaires faramineux qu'ils perçoivent ? Pourquoi ce revirement pour aller vers des résultats qui font de ce club, une équipe qui semble ne plus s'intéresser aux objectifs définis tout au début de la saison ? Pour défraichir le terrain, le PDG de Sonatrach devait réunir les deux hommes pour mieux comprendre ce qui se passe. Pourquoi cette crise entre ces deux hommes dont les répercussions ne cessent de s'amplifier ? Mais ce rendez-vous avec le PDG n'a pas eu lieu, il serait reporté. Toutefois dans l'attente de cette réunion, un rapport détaillé a été déposé par Achour Betrouni au secrétariat du PDG. Une réunion très attendue puisqu'elle devrait selon des informations être sanctionnée par d'importantes décisions qui mettraient de l'ordre au sein de ce club qui connait depuis quelques temps des situations plus qu'inquiétantes. Le cas de Casoni Dans son édition du 8 décembre, notre confrère Le buteur alertait déjà que «le MCA ne compte pas payer de grandes indemnités au coach, mais ce dernier ne quittera pas l'équipe en se contentant des miettes, car il est clairement stipulé dans le contrat de Casoni qu'à l'issue de la saison et si les objectifs ne seront pas atteints, la direction du club aura le droit de résilier son contrat d'une manière unilatérale, moyennant trois mois d'indemnités. D'autre part, la direction a décidé de mettre aussi fin aux fonctions de Hakim Malek et du préparateur physique Thomas Gornouec mais de maintenir en poste le coach des gardiens de but Fouad Cheriet. A en croire une source digne de foi, «on laisse entendre que plusieurs noms sont sur les tablettes de la direction du club pour la succession de Casoni et le prochain technicien sera sans aucun doute de nationalité étrangère». Ce n'est certes un cas isolé. Le football mal pris en charge au niveau des équipes continue à faire l'objet de critiques tant sur les plateaux télés que dans la presse écrite. Un mal qui semble être contrôlé par des personnes qui s'y plaisent et ne reculent devant aucune barrière qui tenterait de protéger l'esprit sportif qui se bat pour laisser cette disciplines évoluer au profit des générations. «Le problème du football, c'est qu'il suffit d'y jouer ou gérer seulement un an pour croire que l'on comprend et prétendre donner son avis. Le milieu s'est protégé en se refermant sur lui-même avec, il faut le reconnaître, une certaine facilité à décrédibiliser tous ceux qui ne sont pas du sérail», faisait remarquer un arbitre international européen. Sommes-nous alors dans le cas d'un club français qui fait réagir ce même professionnel ? «On ne peut plus faire du football une fin en soi, il doit être un repère structurant, s'accompagner d'une éthique. Avec l'âge, un entraîneur a besoin de se demander pourquoi il fait la même chose depuis vingt-cinq ans, quel est le sens?» Et demain, qui remplacera le technicien français dont la décision de limogeage a été établie mercredi dernier par le Directeur sportif Fouad Sakhri, lequel l'a notifiée par écrit et remise en main propre ? Sauf que ce dossier n'est pas fermé, au contraire. On évoque pour son remplacement avec insistance deux nationalités, la première est algérienne et la seconde marocaine.