Le conflit qui a éclaté au grand jour entre Fouad Sakhri et le président du CA, Achour Betrouni, ainsi que les membres de cette structure, a laissé place à toutes les spéculations. Les déclarations du premier responsable du conseil d'administration, qui a affirmé que des mesures nécessaires seront prises au cours de cette semaine, ont donné lieu à une seule interprétation à savoir l'éviction du directeur général sportif de son poste, bien que Betrouni n'ait pas donné des détails sur les mesures en question. Dans l'entourage du Mouloudia, les folles rumeurs ont circulé à ce sujet et afin d'étaler toute la lumière sur ce conflit, les raisons du limogeage de Casoni, ainsi que la question de l'entraîneur, nous avons pris attache avec le directeur général sportif du Mouloudia qui dira : «Tout ce qui se dit est faux, je n'ai jamais agi en dehors du cadre de mes prérogatives, car je suis une personne qui respecte la loi et le club. Les démarches que j'avais entreprises pour le limogeage de Casoni sont légales et dans les pouvoirs qui me reviennent de droit en ma qualité de directeur général sportif. Maintenant que vous dites que le CA compte mettre fin à mes fonctions, je tiens à vous dire que je défie le conseil d'administration de m'évincer, car je n'ai jamais piétiné la réglementation. Je suis nommé par le président directeur général de la Sonatrach et j'ai le droit d'exercer pleinement mes fonctions.» «Ils ne viennent jamais au stade et ils ne connaissent même pas les noms des 26 joueurs de l'équipe» Toujours dans le même sens, Fouad Sakhri affirme : «Je suis quelqu'un qui respecte les gens, mais je n'accepte pas qu'on s'immisce dans mon travail. Au moment où je suis en train de travailler et me dévouer pour le club, certains membres du CA sont à la maison. Je les mets au défi de me donner les noms des 26 joueurs du Mouloudia, d'ailleurs ils ne viennent jamais au stade.»
«Casoni a fait du Mouloudia une équipe sans âme qui joue anarchiquement» En évoquant les véritables raisons du limogeage de Casoni, car beaucoup de choses ont été dites après les déclarations du techniciens français au sujet de la situation financière, le directeur général sportif du Mouloudia a bien voulu apporter les précisions nécessaires. «Bien que Casoni fût tenu par l'obligation de réserve, nous avons mis l'intérêt de l'équipe au-dessus de toute considération en prônant la stabilité. Toutefois et après le match de l'USMBA je ne pouvais en aucun cas rester indifférent face à cette série de mauvais résultats. Casoni a fait du Mouloudia une équipe sans âme et qui joue d'une manière anarchique, je ne pouvais en aucun cas le laisser jusqu'à la fin de la phase aller et mettre en péril l'avenir de l'équipe.»
«Son limogeage n'est pas un risque avant la Coupe arabe, au contraire on voulait provoquer le déclic» Quant à ceux qui pensent que la décision de mettre fin aux fonctions de Casoni était un risque avant un important match de la Coupe arabe, là aussi Sakhri s'est expliqué et dira : «Son limogeage n'est pas un risque avant la Coupe arabe, au contraire on voulait provoquer le déclic. Au contraire on aurait pris un risque en le laissant à la tête de l'équipe pour le match de la Coupe arabe et le reste de la phase aller du championnat, car on ne reconnaît plus le Mouloudia.»
«Mekhazni connaît l'équipe pour l'avoir déjà entraînée et il y a une bonne ambiance dans le groupe» Toujours dans le même sens, Sakhri nous dira : «Le choix de Mekhazni n'est pas fortuit car il connaît bien l'équipe et il l'a déjà entraînée la saison passé. Il assurera l'intérim jusqu'à nouvel ordre. Contrairement à ceux qui avancent n'importe quoi, je tiens à vous dire que mercredi dernier, il y a eu une bonne ambiance dans le groupe et la reprise des entraînements s'est déroulée dans les meilleurs conditions.» «On ne va pas prendre tout notre temps pour désigner un nouvel entraîneur mais on n'a pas le droit à l'erreur» En parlant de la désignation du nouvel entraîneur, où par le passé cette opération prenait beaucoup de temps, ce qui portait préjudice à l'équipe, Sakhri nous a confié : «On ne va prendre tout notre temps pour désigner un nouvel entraîneur mais on n'a pas le droit à l'erreur. Nous sommes donc en train d'étudier tous les CV qui sont sur la table afin de choisir celui qui répond au profil souhaité.»
«Il n'y a pas que Badou Zaki et Taoussi, nous avons toute une liste de techniciens» Parlant de certains noms qui ont circulé pour la succession de Casoni, en évoquant Badou Zaki et Taoussi, le directeur général sportif du Mouloudia dira : «Il n'y a pas que Badou Zaki et Taoussi, nous avons toute une liste de techniciens que cela soit du monde arabe ou européen. Seulement il faut faire le bon choix, car au risque de me répéter on n'a pas le droit à l'erreur.» «Avant d'engager un entraîneur, on rencontrera Casoni ce mardi pour la résiliation du contrat sur le plan administratif» Cependant, même si Casoni n'est plus l'entraîneur du Mouloudia, Sakhri tient à ce que les choses soient faites dans un cadre réglementaire, d'où la nécessité de résilier son contrat avant d'engager un nouvel entraîneur. «Il faut savoir que sur le plan sportif nous avons mis fin aux fonctions de Casoni à travers la notification qui lui a été envoyée. Seulement son contrat doit être résilié sur le plan administratif et nous allons le rencontrer ce mardi en présence des membres du CA pour cette opération. Les affaires administratives sont de l'ordre du CA mais je serai présent en ma qualité de directeur général sportif, car je veille à ce que les clauses du contrat soient appliquées et à défendre les intérêts du Mouloudia.» «Si le salaire du nouvel entraîneur dépasse celui de son prédécesseur, on doit soumettre la proposition au conseil d'administration» Afin de montrer qu'il veille à respecter la réglementation et qu'il ne dépasse jamais ses prérogatives, le directeur général sportif affirme : «Pour ce qui est du successeur de Casoni, il faut savoir que si son salaire dépasse le montant que touche le staff technique dont on vient de mettre fins aux fonctions, il est évident qu'on doit soumettre la proposition au conseil d'administration. Vous voyez bien que je suis une personne qui agit selon les prérogatives qui m'ont été confiées.» «Je n'ai pas lésé Casoni et j'avais mis au courant le CA de ma prise de contact avec Vicario» En revenant au départ de Casoni et tout ce qui a été dit au sujet des contacts avec Vicario, là aussi Sakhri a tenu à préciser les démarches qu'il a entreprises. «Il faut savoir que je n'ai pas lésé Casoni ou une autre personne. Il était de mon devoir d'anticiper les choses et j'avais mis au courant le CA de ma prise de contact avec Vicario. Je me suis déplacé en Espagne avec mon propre argent, et durant mon déplacement, et comme je l'avais déjà affirmé, je devais aussi rencontrer les responsables du stade de Santiago-Bernabeu pour avoir un modèle de gestion.» «Casoni n'ouvre droit qu'à trois mois d'indemnités et on lui a notifié son limogeage selon les clauses du contrat» Toujours dans le cas de Casoni et au sujet des indemnités qu'il aura à percevoir, Sakhri a tenu à éclaircir les choses. «Il faut savoir que Casoni n'ouvre droit qu'à trois mois de salaire en guise d'indemnités car c'est nous qui avons choisi de mettre fin à ses fonctions. Si Casoni voulait partir de son propre gré, il devait nous aviser un mois avant son départ et tout cela est mentionné dans son contrat. Nous lui avons aussi notifié la fin de ses fonctions en respectant les clauses du contrat, car on devait le faire soit par lettre recommandée ou bien par le biais d'un huissier de justice, et on a choisi la seconde option. Le mail qu'on lui a envoyé était juste un plus. Je suis un gestionnaire et je connais bien la réglementation, donc tout a été fait dans les règles de l'art.»
«J'ai envoyé une copie du rapport au CA et à la direction générale de la Sonatrach» «Il faut savoir aussi que j'ai établi un rapport auquel j'ai joint la notification dont Casoni, Hakim Malek et Gornouec ont été destinataires, et je l'ai envoyé au CA, ainsi qu'à la direction générale de Sonatrach. Donc j'ai bien veillé à agir dans le cadre de mes prérogatives et informer qui de droit.»
«Ça m'a fait mal de voir le CA prendre position avec Casoni plutôt que de soutenir le directeur général sportif de l'équipe» Quant à la réaction de Casoni qui a saisi l'ambassade France, à ce sujet Sakhri affirme: «Libre à Casoni de saisir l'ambassade de son pays, nous avons agi dans le cadre des clauses de son contrat. Ce qui m'a fait mal c'est plutôt le fait que le CA a pris position avec Casoni plutôt que de soutenir le directeur général sportif, car il finira par les critiquer en rentrant chez lui, même s'ils ont pris position avec lui.» «Je n'ai de problème ni avec Betrouni ni avec le CA mais je n'accepte pas qu'on s'immisce dans mes fonctions» Pour conclure, Sakhri a bien voulu clarifier les choses au sujet de ses relations avec le président du CA et les membres de cette structure. «Je n'ai de problème ni avec Betrouni ni avec le CA mais je n'accepte pas qu'on s'immisce dans le volet sportif qui m'est exclusivement réservé. Je connais bien les pouvoirs qui reviennent au directeur général sportif et ceux qui sont de l'ordre administratif.»
