A peine installé, il est sous pression. Mais, le plus dur reste à faire pour le nouveau Premier ministre, Abdelaziz Djerrad qui vient succéder à Sabri Boukadoum qui a été intérimaire à ce poste après la démission de Noureddine Bédoui, le jour de l'investiture du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le nouveau Premier ministre devra s'acquitter de la plus complexe mission, qui est de constituer un gouvernement compétent qui saura affronter les difficultés et les conséquences laissées par la crise politique de 2019. L'année 2020 sera une épreuve de plus où tout est à récupérer et à redresser allant du politique passant par l'économique, jusqu'au social. Désormais, Abdelaaziz Djerrad sera jugé et évalué sur sa manière et stratégie d'affronter les différents défis qui l'attendent pour amorcer la nouvelle année 2020. Il sera mis à rude épreuve et devra commencer par convaincre ses compatriotes de chaque choix politique qu'il s'apprêterait à faire et surtout faire accepter ses membres du gouvernement qu'il choisira sûrement avec minutie afin de servir le pays et la nation et surtout faire oublier les affres souvenir d'une mauvaise gestion et gouvernance de ses prédécesseurs qui ont altéré tous les modes opératoires d'un gouvernement intègre et soucieux de l'intérêt de son pays. Au vu des circonstances des mutations politiques qui ont bouleversé le pays et paralysé à la chaîne toutes les activités économiques et sociales qui dépendent de la lucidité des hauts responsable, le choix de Abdelaziz Djerad pour ses compétences et son potentiel à conduire par le passé une équipe capable de gérer une crise politique n'est pas fortuit. Son parcours professionnel et sa proximité à répondre aux questions d'actualités témoignent des raisons éventuel de ce choix par Tebboune qui devra assumer ses choix et les conséquences de chaque décision politique devant dénouer la crise actuelle et traverser ce désert politique, économique et social. Il devra placer des politiciens aguerris pour faire face à la situation avant d'entamer le processus de dialogue auquel il a appelé dès sa première intervention en tant que vainqueur des présidentielles. Ce n'est pas facile de réunir les protagonistes et les antagonistes qui prétextent leur abstention au dialogue par la crise de légitimité. La main devrait être tendue dans les deux sens, la responsabilité est partagée, l'issue devra être mutuelle et consensuelle. Une épreuve et une tâche que devra partager le Président avec son gouvernement pour parvenir à désamorcer la situation qui au-delà de son caractère pervers et malsain si elle dépasse la frontière de la nouvelle année sera une bombe à retardement qui affaiblira la scène politique et verrouillera les accès vers un renouveau et une relance économique. Ce qui profitera probablement aux ennemis externes du pays. Dans ce même enclos, le nouveau Premier ministre devra affronter la situation désastreuse de l'économie nationale qui se rapproche de la limite de la dépression, relever les défis du chômage, du logement, de l'éducation et de la santé et la liste est longue. Il devra faire face à un chantier ouvert et en manque de rigueur et de perspective. Ainsi être visionnaire et décisionnaire s'impose vu la situation enchevêtrée du pays qui nage dans des eaux troubles. Bien que certains spéculent déjà sur l'échec patent de ce gouvernement avant même sa formation, mais le vrai défi réside en l'affrontement de cette élite qui a adopté des discours populistes pour « affronter » la situation et sortir le pays de la crise et entamer progressivement la refondation et la réformation des différents secteurs et institutions pour un unique objectif «préserver l'unité du peuple et l'Algérie». Ce qui est évident c'est que le gouvernement devra sévir et n'attendre aucune bénédiction pour entamer tous les chantiers économiques et sociaux à travers la mise en œuvre de toutes les promesses et solutions portées par le Président en vue d'apaiser la situation. Gouverner une société qui vit depuis dix mois une crise multidimensionnelle nécessitera une extrême clairvoyance, mais surtout de la patience pour pouvoir écouter et concilier les idées de tout un chacun dans une feuille de route devant contribuer à faire sortir le pays de sa crise et assurer un retour à la paix et à la prospérité.