L'intervention militaire turque en Libye ne ferait qu'aggraver la situation et sombrer le pays dans une troisième guerre civile. Ainsi, le conflit risque de prendre une dimension régionale et menacer la stabilité de toute la région nord-africaine somnolente. Pour apaiser la situation et contribuer au règlement de la crise sans recourir à la voie des armes, l'Algérie a exprimé sa disposition à collaborer avec toutes les parties afin de régler pacifiquement et politiquement le conflit et éviter l'embrasement de la situation et les affres au peuple frère. L'arrivée hier du Président du Conseil présidentiel du Gouvernement d'union nationale (GNA) libyen, Fayez El-Serraj accompagné d'une délégation de haut niveau, à Alger s'inscrit dans le cadre de «concertations permanentes entretenues avec les frères libyens et permettra d'échanger les vues sur l'aggravation de la situation en Libye et d'explorer les voies susceptibles de surpasser cette conjoncture difficile, selon le communiqué de la présidence, qui a mis en avant les objectifs du président, Abdelmadjid Tebboune à pacifier la situation du pays afin d'éviter l'éclatement d'une guerre en Libye et mettant la région en alerte rouge. La chancelière allemande, Angela Merkel qui se dit préoccupée par une escalade militaire en Libye, a invité le chef de l'Etat Tebboune à prendre part à la conférence internationale sur la Libye sous l'égide de l'ONU afin de régler rapidement et pacifiquement le conflit et parvenir à un cessez-le-feu qui constitue une actualité urgente. Avant d'arriver à ce sommet, l'Algérie dévoile déjà sa carte et tente une médiation afin de parvenir à une entente entre les deux pôles qui revendiquent le pouvoir en Libye. Une situation qui perdure depuis 2011, suite au renversement du président libyen Maammer Kadafi, ce qui a créé un vide politique et une guerre civile sans précédent durant laquelle, les étrangers se sont engouffré et ont profité de la situation qui a pris une dimension nationale et régionale préoccupante. Incitant les pays frontaliers à prendre des mesures sécuritaires pour contrer toute intrusion de groupes armés via les frontières. L'Algérie a ainsi renforcé la sécurité de ses frontières et a, également, reconnu à l'instar de plusieurs autres pays, le Gouvernement de l'union nationale (GNA) comme une autorité légitime du pays. Depuis les combats sont allés crescendo en Libye. L'Armée nationale libyenne (ANL), conduite par le belligérant et belliqueux maréchal Khalifa Haftar qui mène depuis une offensive dans la capitale, Tripoli soutenu par des parrains étrangers qui souhaitent garder la main sur leurs intérêts dans la région. Face aux menaces d'une troisième guerre civile dans le pays avec l'avancée de l'ANL soutenue par les russes, les émiratis et les égyptiens et l'ascension des violences, le GNA sollicite l'aide des pays voisin avant de s'accorder avec la Turquie sur un soutien militaire, que l'Algérie a dénoncé fermement par crainte de l'escalade militaire et l'embrasement de la situation. Sachant que le pays, vit, également, une situation politique instable et vient juste d'élire son nouveau président, qui fait face d'ores et déjà à des défis géopolitiques difficiles. Le raid des mercenaires du maréchal Hafter, il y a quelques jours envenime la situation. Un acte que l'Algérie a condamné fermement. Le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune a réitéré à maintes reprises son refus de toute ingérence étrangère en Algérie ou dans la région, privilégiant ainsi la solution pacifique et politique pour le règlement des conflits politiques, sous un climat mondial tendu et instable. Un défi de taille face à l'armement incessant des parties belligérantes par leurs parrains étrangers, ce qui inciterait le GNA a se servir du soutien militaire turque pour riposter. Un scénario que l'Algérie tente d'éviter et d'écarter à travers la médiation et la concertation entre les deux parties afin de parvenir à un compromis et surtout épargner un bain de sang qui ne fera qu'aggraver la crise. Au même moment où l'Algérie tente de parvenir à une entente, les parrains du maréchal Hafter dont la Russie demandent à se réunir aujourd'hui pour discuter de la situation.