Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a rencontré vendredi en Libye le maréchal Khalifa Haftar, dont les forces sont engagées dans une offensive pour prendre la capitale, alors que plusieurs pays ont lancé des appels à la retenue pour éviter toute escalade militaire susceptible de compromettre les efforts en cours. Face au risque d'embrasement, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence à 19H00 GMT à la demande du Royaume-Uni, pour discuter de la situation en Libye, après des appels internationaux à la retenue. Au lendemain d'une rencontre avec le chef du Conseil présidentiel du gouvernement d'union national (GNA), Fayez al-Sarraj à Tripoli, M. Guterres a rencontré à Benghazi (est), le maréchal Haftar, avec l'objectif, selon le patron de l'ONU, d'"éviter une confrontation militaire". Jeudi, les pro-Haftar ont lancé une offensive pour prendre Tripoli, où siège le GNA reconnu par la communauté internationale et dirigé par M. al-Sarraj qui a ordonné à ses forces de les repousser. Les pro-Haftar ont progressé en direction de la capitale mais vendredi avant l'aube, ils ont été chassés après un "court accrochage" d'un barrage de sécurité à 27 km à l'ouest de Tripoli, selon une source de sécurité. Des dizaines de combattants pro-Haftar ont été faits prisonniers et leurs véhicules saisis. La Russie a, pour sa part, mis en garde contre une "reprise du bain de sang" et appelé à un règlement "pacifique et politique" du conflit. Les Etats-Unis, la France et l'Italie ont également appelé les protagonistes libyens à faire baisser les tensions et à trouver une solution politique. La Canada et la Tunisie, ont aussi exprimé leurs inquiétudes, et l'Allemagne a appelé à cesser "les opérations militaires immédiatement". La nouvelle escalade est intervenue avant une Conférence nationale sous l'égide de l'ONU prévue mi-avril à Ghadamès (sud-ouest libyen), afin de dresser une "feuille de route" avec la tenue d'élections pour tenter de sortir le pays de l'impasse.