Devant l'urgence de la situation en Libye et le risque de l'enveniment de la situation dans la région du Sahel, l'Algérie n'a ménagé depuis l'annonce de l'intervention militaire turque en Libye aucun effort pour parvenir à calmer la situation et éviter l'escalade des violences. En effet, l'Algérie cherche une échappatoire pour éviter une nouvelle guerre civile certaine si les turques maintiennent leur position et arment les milices du gouvernement libyen que ne reconnait pas le même parlement du pays, mais approuvé par l'Onu et l'Algérie. En prenant acte de ce passe-droit et la perspective de préserver la stabilité dans la région nord-africaine somnolente, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a rencontré lundi le président du Conseil présidentiel du GNA et mardi le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu, pour discuter des différentes approches diplomatiques et politiques permettant de parvenir à un cessez-le-feu, le plus tôt possible et éviter une nouvelle souffrance à la population libyenne. D'ailleurs, le président de la République a invité son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan à visiter l'Algérie, prochainement. Lors de son entrevu avec Tebboune, le diplomate turc a transmis «les félicitations du Président Recep Tayyip Erdogan au Président Abdelmadjid Tebboune pour son élection et ses condoléances suite au décès du Général de corps d'Armée, le défunt Ahmed Gaïd Salah», selon le communiqué de la Présidence, qui a dévoilé le contenu de l'entretien entre les deux parties qui porte principalement sur le « niveau des relations bilatérales, leurs redynamisations sur de bonnes bases et l'élargissement de leurs perspectives à une coopération plus profonde dans le domaine économique, l'échange des expériences et le transfert des technologies». En effet, avant de discuter de la position de son pays par rapport au conflit libyen et son intervention militaire après la sollicitation du GNA, le ministre des Affaires étrangères turc s'est attardé sur les relations bilatérales entre l'Algérie et son pays en exposant la valeur et le volume des échanges commerciaux entre les deux parties. Par la suite, ils ont abordé la question libyenne et ont exprimé la disposition des deux pays qui visent à parvenir à concilier entre les parties belligérantes libyennes et instaurer une trêve en attente de trouver une solution à la crise de légitimité en Libye. Ce qui devra se faire dans les prochains jours lors du sommet international sur la Libye qui se déroulera à Berlin, en Allemagne auquel l'Algérie pourrait prendre part, après que la chancelière allemande ait invité le chef de l'Etat Tebboune à prendre part pour accélérer le processus de négociations entre les deux parties rivales en Libye, régler le conflit et convaincre les parrains étrangers sur le désarmement des deux parties opposantes. Après plusieurs heures de concertations, l'Algérie et la Turquie «ont convenu de l'impératif d'éviter toute action à même d'aggraver davantage le climat et de ne ménager aucun effort pour un cessez-le-feu», relève la même source.