L'acceptation par la Confédération africaine de football de la domiciliation de la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations de futsal (28 janvier-7 février) dans la ville sahraouie occupée de Laâyoune est en contradiction totale avec les résolutions des Nations unies et de l'Union africaine et une dérive de l'instance dirigeante du football africain. Laâyoune occupée, ville qui relève du territoire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), est considérée par l'ONU comme territoire non-autonome sous occupation marocaine. La décision incompréhensible et condamnable de la CAF constitue une véritable dérive et une provocation de l'instance dirigeante de football sous l'ère du nouveau président le Malgache Ahmad Ahmad connu pour ses relations obscures avec le Royaume chérifien. La domiciliation d'une compétition officielle de la CAF dans une ville occupée, qui est Laâyoune, est un déni de droit international qui risque de créer des fissures au sein de la famille du football africain, d'autant que la RASD est un membre de l'Union africaine (UA) qui ne reconnait pas la souveraineté marocaine sur les territoires occupés. En effet, le Maroc reste une puissance occupante au Sahara occidental, et toutes les résolutions de l'UA vont dans le sens de la décolonisation des territoires sahraouis. Des gouvernements dans le monde ne reconnaissent pas la souveraineté de cette monarchie sur ce territoire occupé. Depuis la création de la CAF en 1957, c'est la première fois que l'une de ses compétitions va se dérouler dans un territoire occupé. C'est ce qui a provoqué l'indignation de plusieurs pays dont l'Algérie et l'Afrique du Sud, deux poids lourds du continent. L'Afrique du Sud par la voix de la Fédération de football (SAFA) a annoncé le retrait de son équipe nationale de futsal de la CAN 2020, prévue à Laayoune du 28 janvier au 7 février. La SAFA «a décidé de déclarer forfait (...) car le Maroc persiste à organiser le tournoi à Laayoune, qui se situe dans le Sahara occidental contesté», indique un communiqué. «Nous sommes conscients du risque d'amende qu'inflige la CAF et des autres répercussions faisant suite à notre décision». Les Sud-Africains faisaient partie du groupe A, avec le Maroc, la Libye et la Guinée équatoriale. De son côté, la Fédération algérienne de football (FAF) a adressé une lettre au président de la Confédération africaine de football (CAF) dans laquelle elle «dénonce et s'oppose» à la domiciliation de la Coupe d'Afrique des nations de futsal 2020. La FAF a menacé de ne pas prendre part "aux festivités du 63e anniversaire (8 février prochain) de la CAF s'il advient qu'elle soit invitée, en marge de la tenue de la réunion du Comité Exécutif de l'instance du football africain». Elle a rappelé que «la CAF a toujours été aux avant-postes des valeurs universelles et avait vaillamment lutté contre toute forme de colonisation, à commencer par le régime de l'apartheid en Afrique du Sud", qualifiant cette décision «à connotation politique» et considérant «qu'un tel événement prône la division au sein de la famille de la CAF». La FAF a appelé la CAF à ce que «la domiciliation des événements cités précédemment dans la ville occupée de Laâyoune soit reconsidérée, pour ne pas cautionner la politique du fait accompli, et réitère sa parfaite position toujours en adéquation avec les vertus que l'Algérie a, de tout temps, défendues».