Une cérémonie d'hommage et de recueillement a été organisée vendredi à Taourirt-Moussa, dans la commune d'Aït Mahmoud, au sud de Tizi-Ouzou, à la mémoire du chanteur Matoub Lounes, à l'occasion du 64ème anniversaire de sa naissance. La cérémonie organisée par la fondation qui porte son nom a été marquée par la présence de citoyens venus des quatre coins du pays, rendre hommage au rebelle. Une gerbe de fleur a été déposée à sa tombe et au lieu de son assassinat par un groupe terroriste à Tala-Bouanane sur le chemin menant de Tizi-Ouzou à son village le 25 juin 1998. "Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des morts dans la mémoire des vivants", une réflexion tirée de son livre "Le rebelle" édité en 1996, est inscrite sur une banderole ornant le fronton du siège de la fondation éponyme, témoigne de la vision prémonitoire de l'artiste. Chanteur populaire engagé dans le combat démocratique pour, clamait-il, "une Algérie meilleure et une démocratie majeure", Matoub a consacré sa vie et son art à la défense de la dimension amazigh de l'identité nationale, de la démocratie, la laïcité et la liberté, faisant siennes toutes les causes justes. Né le 24 janvier 1956 à Taourirt Moussa, Matoub Lounes a débuté sa carrière artistique en animant des fêtes familiales avant d'enregistrer son premier tube intitulé «Ayizem» (Le lion), suivi d'un premier album, en l'occurrence « Ahya thilawin » (Ah les femmes !), sorti à Paris, sous le label Azwaw, créé par Idir. C'est le début du succès pour le jeune artiste qui affiche dès le départ son engagement pour sa culture et son identité berbères. Grièvement blessé lors des évènements d'octobre 1988, le chanteur s'était opposé au terrorisme qui a frappé l'Algérie en condamnant les assassinats perpétrés et en portant la voix des siens. Enlevé en 1994 par le GIA puis relâché suite à une immense mobilisation populaire, Matoub Lounes est assassiné le 25 juin 1998 par un groupe terroriste non loin de son village natal, Taourirt Moussa (commune de Beni-Douala, Tizi-Ouzou). Son épouse et ses belles-sœurs qui se trouvaient avec lui dans le véhicule ont été grièvement blessées. Auteur, compositeur et parolier, le regretté Matoub Lounes a laissé derrière lui une trentaine d'albums dans la tradition chaâbi. Ses chansons sont encore reprise aujourd'hui par de nombreux des artistes. L'œuvre de Matoub se confond avec les joies et peines de sa vie d'homme, d'artiste, de militant et d'algérien. Récipiendaire de plusieurs prix pour son combat, en Europe, au Canada et aux Etats-Unis, le chanteur a continué à mettre son art et sa notoriété au service du combat contre le terrorisme, pour la démocratie et l'Algérie jusqu'à son assassinat le 25 juin 1998. Une exposition retraçant la vie et œuvre du rebelle est, par ailleurs, organisée au niveau du hall de la maison de la culture Mouloud Mammeri, à l'initiative de la direction locale de la culture en collaboration avec la fondation Matoub Lounes.