Depuis sa création en 2006, l'Association «El-Amel» d'aide aux malades du cancer de Djelfa est demeurée un modèle de bénévolat, grâce à ses efforts constants pour l'accompagnement (transport et hébergement, entre autres) des patients vers les structures de santé où ils suivent leur thérapie. Selon le bilan d'activités 2019 de cette association, présenté par son président Mohamed Bourekba, cette dernière a organisé 190 voyages en direction du CHU Franz-Fanon, au profit de 1.902 malades du cancer, dont 743 femmes, outre 523 accompagnateurs (ou gardes-malades). L'activité de l'association ne s'arrête pas là, a indiqué à l'APS M. Bourekba, car elle assure, également, le transfert des analyses des malades vers le laboratoire du CHU Franz-Fanon et d'autres laboratoires de Blida et d'Alger, avec la récupération de leurs résultats, outre la prise de rendez-vous et l'acquisition de médicaments au profit des malades, pour leur éviter des déplacements coûteux et épuisants. Depuis 2016, l'association «El-Amel» d'aide aux malades du cancer de Djelfa a renforcé son action par l'ouverture du foyer «El Amel» (une maison d'accueil fruit de la solidarité de bienfaiteurs et d'âmes charitables, réalisée à Blida), ayant accueilli en 2019, à titre gracieux, quelque 1.927 personnes (entre malades du cancer et leur gardes-malades). Un chiffre en constante hausse, au vue du nombre croissant de malades du cancer affluant annuellement de Djelfa, mais aussi d'autres wilayas, vers Blida, et nécessitant une prise en charge. Le même responsable a fait part de l'acquisition, par l'association, d'un véhicule de transport collectif de voyageurs (16 places), grâce à des dons de bienfaiteurs, «qui a permis de mettre fin aux problèmes de transport des malades», signalant, en outre, une «promesse» des autorités locales pour fournir à l'association un autre véhicule de transport, devant constituer, selon lui, «un soutien réel pour l'association», a-t-il indiqué. «L'association a recensé 1.598 cas de cancer, à fin décembre 2019, dont 72 nouveaux cas, parmi lesquels 41 femmes», a détaillé M.Bourekba. Toujours selon les statistiques basées sur le nombre de malades du cancer transportés vers les hôpitaux du nord du pays, il a été dénombré 19 cas de décès (dont 11 femmes et huit hommes), en 2019, ce qui porte le nombre de décès déclarés depuis 2009, à 232 cas, est-il précisé. Toutefois les habitants de Djelfa ambitionnent la dotation de la wilaya d'un projet de réalisation d'un Centre anti-cancer, «pour mettre fin à leurs déplacements couteux et contraignants vers les hôpitaux du nord du pays», est-il escompté. Outre la prise en charge des malades du cancer, l'association «Chouaà el Amel» de Djelfa organise régulièrement des activités de sensibilisation et de prévention contre la maladie du cancer. A titre indicatif, l'association a initié, en 2019, une caravane de sensibilisation pour le diagnostic précoce du cancer du sein, qui a enregistré un écho très positif à la place Mohamed Boudiaf du centre-ville de Djelfa, où les femmes ont été fort nombreuses à venir s'informer sur la maladie. Une autre activité similaire a été organisée par l'association, à l'occasion du mois d'octobre rose, en collaboration avec l'association «Kafil El Yatime» et une gynécologue obstétricienne de la wilaya, en vue de la sensibilisation des femmes de la région sur l'intérêt du diagnostic précoce du cancer du sein et du cancer du col de l'utérus. Cancer du sein : la surcharge sur les centres de chimiothérapie réglée en 2019 Le directeur de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Dr. Djamel Fourar a affirmé que la surcharge que connaissent notamment les centres de lutte contre le cancer à Alger et Blida «sera définitivement réglée avec l'ouverture de quatre nouveaux centres en 2019». Le problème de la chimiothérapie auquel sont confrontées de nombreuse femmes atteintes du cancer de sein sera définitivement réglé en 2019 à la faveur de l'ouverture des centres d'El Oued, de Tizi-Ouzou, d'Adrar et de Béchar, équipés de 12 accélérateurs, a déclaré à l'APS le Dr. Fourar, à l'occasion du mois rose de lutte contre le cancer du sein, rappelant l'existence de 41 services de consultation et 71 unités de chimiothérapie au niveau national. Pour sa part, le chef de service d'oncologie du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), Pr. Kamel Bouzid a expliqué la pression sur les centres d'Alger et de Blida par «la hausse des malades, soit 10.000 nouveaux cas chaque année», précisant que «toutes les malades du cancer du sein nécessitent une chimiothérapie, contrairement aux autres types de cancers, dont uniquement 40% de cas en demandent». Il a appelé, dans ce sens la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) et la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (CASNOS) à la prise en charge les patientes à travers la conclusion de conventions avec les centres privés, comme c'est le cas pour l'insuffisance rénale ou la chirurgie cardiaque, soulignant que «seuls les personnels de l'Education national, de la Sonatrach et de la DGSN bénéficient des prestations des structures privées». S'agissant de certains médicaments innovant destinés au traitement du cancer, le Pr. Bouzid a fait savoir que ces produits seront disponibles en Algérie en 2019 et que la tutelle a choisi, pour leur administration, 5 centres types à l'Est, à l'Ouest, au centre et au sud du pays mettant l'accent sur «l'importance d'assurer le suivi et le bon contrôle pour protéger les malades contre leurs effets secondaires». Pour sa part, la présidente de l'Association «El-Amel» d'aide aux personnes atteintes du cancer, Hamida Kettab a déploré les longs délais pour l'accès à la radiothérapie, relevant que «les patiente attendent, après la chimiothérapie, 6 à 7 mois pour avoir un rendez-vous». Exprimant le souhait de voir réglé le problème de surcharge sur le CPMC d'Alger et le centre de Blida avec l'ouverture des nouveaux centres, Mme Kettab a plaidé pour «des solutions d'urgence» à travers le recours aux centres du secteur privé, qui demeurent inaccessibles pour les familles à faible et moyen revenus, et pour leur intégration dans le réseau de soins remboursables par les Caisses d'assurances sociales en attendant l'ouverture de ces centres en 2019.