Le bénéfice de la publicité pour les journaux de la presse écrite va connaître un nouveau tournant, c'est du moins ce qu'a fait entente le P-dg de l'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep), Larbi Ounoughi. Ce dernier a annoncé, mercredi, «l'adoption de 15 critères objectifs dans la distribution de la publicité publique, au titre de la phase de transition, en attendant la promulgation de la loi sur la Publicité». Le P-dg de l'Anep s'est exprimé à ce sujet, mercredi, lors de son intervention dans l'émission «Liqaa Khas» sur la chaîne de télévision privée El Hayat, en affirmant qu'«au titre de la phase de transition et dans l'attente de la promulgation d'une loi sur la Publicité, nous avons adopté 15 critères objectifs dans la distribution des pages de publicité publique sur les journaux par souci de transparence et de justice pour garantir une presse forte». Il s'agit, selon le même responsable, de «la définition du nombre de tirage et des chiffres de vente pour chaque titre de presse, et du respect des règles de professionnalisme, en s'assurant que la gestion soit confiée à des professionnels de la presse». Il a cité, en outre, d'autres critères, à savoir : «ne pas faire l'objet de poursuite judiciaire pour des affaires de corruption comme l'évasion fiscale, qui constituerait un paradoxe juridique», soulignant que «l'Etat est en droit de protéger sa publicité publique qui est un dénier public». «Etre titulaire d'un registre de commerce et l'inscription au fichier des impôts comptent parmi les conditions d'accès d'un quotidien à la publicité», a-t-il fait savoir. L'appui apporté par l'Etat à la presse est multiforme dont la subvention du prix du papier, l'appui consacré aux sièges des titres de la presse, en sus de l'aide indirecte de plus de 40 milliards de dinars comme recettes de la publicité durant les quatre dernières années (au profit de la presse écrite-papier), a souligné Ounoughi, ajoutant qu' «il n'existe pas de différence de traitement entre presse publique et privée, car nous adoptons le principe de presse nationale». Le P-dg de l'ANEP a fustigé la méthode de gestion de l'agence sous l'ancien système, lors de ces dernières années, une période exploitée «comme moyen d'enrichissement illicite par des forces non médiatiques qui ont contribué à la publication de 40 journaux n'ayant aucun lien avec le domaine de l'information». A titre d'exemple, le même responsable a cité «des hebdomadaires qui paraissent 3 fois par semaine, la détention de deux journaux ou plus portant le même nom ou encore des journaux qui bénéficient de la publicité mais ne sont pas tirés ni parviennent au lecteur». Il y a aussi, poursuit Ounoughi, «ceux qui ont transféré illégalement les fonds de la publicité à l'étranger». Cette corruption et ces violations «doivent cesser», a-t-il martelé. Les services de la Gendarmerie nationale et de l'inspection générale des finances «mènent des enquêtes au sujet de ces violations», a-t-il soutenu. Soulignant que «23 journaux ont cessé de paraître, faute de publicité et en raison de la pandémie de COVID-19», le P-dg de l'ANEP a déploré «la non amélioration des conditions des journalistes travaillant pour ces journaux, malgré les fonds colossaux qu'ils (journaux) ont obtenus de la publicité publique durant les quatre dernières années». Il a rappelé que «le quotidien Ennahar a obtenu 113 milliards de centimes, tandis que Le Temps d'Algérie a eu 54 milliards de centimes». L'assainissement de l'ANEP «se poursuit en tant qu'engagement pour l'édification d'une presse nationale forte», a-t-il assuré, précisant que les perspectives futures de l'entreprise «est d'être parmi les 20 meilleures entreprises commerciales et économiques sur la scène nationale».