Les opérations de rapatriement des ressortissants algériens bloqués à l'étranger depuis la fermeture de l'espace aérien, le 18 mars 2020, à cause de la pandémie de la Covid-19, se poursuivent. On sait que le président de la République a donné instruction de rapatrier tous les ressortissants algériens bloqués à l'étranger pour cette raison. Au cours de sa réunion tenue le 16 mai 2020, consacrée à l'évaluation de la situation dans le pays à la lumière des développements concernant la pandémie du Covid-19, sous la présidence du Président Abdelmadjid Tebboune, le Haut Conseil de sécurité a écouté un compte rendu du Premier ministre sur le rapatriement des Algériens qui restent bloqués à l'étranger. Le président de la République a donné, à cette occasion, des «instructions pour une prise en charge la plus coordonnée possible qui tienne compte des conditions particulières à chaque groupe de citoyens et aussi de l'impératif du respect des conditions sanitaires qui s'imposent en toutes circonstances lors de telles opérations». Le Président Tebboune a mis un accent particulier sur «le besoin d'une solidarité avec ceux qui ont été fortement touchés par cette pandémie». Les Algériens bloqués à l'étranger ont besoin de cette solidarité. Ils vivent des situations pénibles, parfois sans ressources pour faire face à cette prolongation inattendue de leur séjour à l'étranger. Leur rapatriement devient une question urgente, d'autant plus que, ce qu'ils perçoivent comme le déficit, voire absence de communication des consulats concernés, aggrave leur situation qui tend, pour certains cas, à devenir désespérée. Ils ont besoin de sentir qu'ils ne sont pas abandonnés. On sait que l'organisation des vols de rapatriement par les ambassades et la communication avec les Algériens rapatriés se fait via des courriers électroniques et des SMS. Mardi dernier, lors d'une conférence de presse au siège de la Présidence de la République, le ministre conseiller à la communication, porte-parole officiel de la Présidence de la République, Mohand Oussaïd Belaïd a mis en avant «l'attachement de l'Etat à préserver la santé de ces citoyens et à les rapatrier dans les meilleurs délais et conditions», précisant que l'Algérie avait rapatrié près de 13.000 ressortissants algériens bloqués à l'étranger depuis la fermeture de l'espace aérien le 18 mars dernier à cause de la pandémie de la Covid-19. Dans ce cadre, un avion de la compagnie aérienne nationale Air Algérie en provenance de l'aéroport d'Istanbul (Turquie) a atterri jeudi soir à l'aéroport international d'Alger avec, à son bord, 302 Algériens qui étaient bloqués dans ce pays suite à la suspension du trafic aérien en raison de la pandémie de Covid-19, a indiqué le chargé de l'information et de la communication à Air Algérie, Amine Andaloussi. D'autres citoyens devaient être rapatriés de Turquie hier vendredi à bord d'un avion d'Air Algérie, a-t-il précisé. Dans le même cadre, douze ressortissants algériens ont été rapatriés dimanche 6 juin, à bord d'un vol spécial, depuis Ndjamena (Tchad) vers l'aéroport Tiska de Djanet (wilaya d'Illizi). La veille, samedi 6 juin, un appareil de la compagnie Air Algérie a atterri à l'aéroport international d'Alger, en provenance du Caire, transportant 160 passagers algériens bloqués en Egypte pour les mêmes raisons. L'avion a atterri à l'aéroport international d'Alger à 19h25, alors qu'un autre vol était arrivé vers 8h30 transportant 266 Algériens qui étaient bloqués dans l'Etat des Emirats arabes unis (EAU). Une semaine avant, Air Algérie avait rapatrié quelque 600 voyageurs algériens bloqués en France par deux vols au départ de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle. D'autres Algériens, très nombreux, bloqués en France, attendent leur tour avec impatience. Autres opérations déjà réalisées : 229 Algériens bloqués au Maroc rapatriés à bord d'un vol d'Air Algérie au départ de l'aéroport de Casablanca ; près de 300 ressortissants algériens bloqués à Londres (Grande-Bretagne) ont également été rapatriés. Quelle que soit leur provenance, ces derniers sont directement placés en quarantaine pendant deux semaines. Avec la lutte contre la propagation du coronavirus et la lutte contre la contrebande et le crime organisé, surtout dans les zones frontalières, l'Algérie fait donc face, à travers cette opération de rapatriement, à un autre défi prioritaire qui met à l'épreuve les capacités de l'Etat à affronter les situations de crise sur lesquelles l'opinion publique a les yeux braqués.