Faut-il reconfiner là où le virus s'est remis à circuler à grande vitesse? La question est d'actualité. Des informations ont fait état de l'éventualité de la réinstauration du confinement dans certaines wilayas dans le cas d'une hausse du nombre de contamination par le Coronavirus (Covid-19) et le non-respect des mesures sanitaires de prévention. Ainsi, certaines wilayas seront «reconfinées» si cela est nécessaire même pour une courte durée. Avec 197 nouveaux cas confirmés, enregistrés «ces dernières 24 heures» en Algérie, cet indicateur se rapproche à nouveau du seuil des 200 jamais atteints depuis l'apparition de l'épidémie dans notre pays. Situation prévisible, selon les spécialistes, mais, la remontée du nombre de cas, ces derniers jours, a de quoi inquiéter les Algériens. Le nombre de cas graves en réanimation est également à la hausse. Ces deux chiffres inquiétants sont compensés par le nombre élevé de patients guéris sortis de l'hôpital, et le nombre de décès qui est retombé au-dessous de 10. Selon le bilan présenté jeudi à Alger, par le porte-parole du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie du coronavirus, le Dr Djamel Fourar, le total des cas confirmés s'élève ainsi à 12445, 7 wilayas seulement n'ont recensé aucun nouveau cas positif au coronavirus «durant les dernières 24 heures», entre mercredi 24 et jeudi 25 juin. Régulièrement, le Docteur Djamel Fourar termine la présentation du bilan par un appel aux citoyens à respecter les mesures préventives, notamment le port obligatoire du masque protecteur, pour limiter la propagation du virus. Est-il suffisamment écouté? Sa consigne est-elle appliquée par tous ? Lundi dernier, dans une déclaration à l'APS en marge de la présentation du bilan quotidien de l'épidémie, le Dr. Djamel Fourar avait fait remarquer que «la période de déconfinement que connait actuellement le pays est un peu délicate et il va falloir de ce fait suivre l'évolution des cas positifs et réagir rapidement par rapport aux enquêtes épidémiologiques afin qu'il n'y ait pas de foyers épidémiques dans certaines wilayas». Il s'était exprimé sur les enquêtes épidémiologiques menées dans 12 wilayas ayant connu une recrudescence en matière de nouveaux cas, citant notamment la wilaya de Sétif qui a, par ailleurs, figuré en tête du bilan quotidien établi jeudi, avec 55 nouveaux cas, un chiffre jamais enregistré dans une wilaya «sur les dernières 24h» depuis l'épidémie. D'autres wilayas connaissent des pics impressionnants depuis le déconfinement. Le Dr Fourar estime que l'adoption des mesures barrières, la distanciation sociale et le port des masques permettront d'aller vers une baisse ou une stabilité dans le nombre des cas enregistrés. De son côté, le président du Conseil national de l'ordre des médecins et membre du Comité scientifique, Mohamed Bekkat Berkani, a appelé les autorités concernées à veiller à l'application de l'obligation légale du port du masque, notamment dans les places publiques pour réduire la propagation du virus. Il y a des lieux où les jeunes ont repris les matches de football, comme avant, sans rien changer à leurs anciennes habitudes, encouragés par des spectateurs agglutinés autour des terrains, sans aucune mesure de prévention. Tout près d'Alger, des plages ont connu une «bonne fréquentation» durant plusieurs jours malgré l'interdiction. Certes, il s'agit d'espaces en plein air, mais le risque de contamination est-il vraiment absent ? Le risque de contamination est bien plus grand au niveau des endroits fermés, comme les marchés, les gares, les grands magasins, d'où l'exigence du port obligatoire du masque, mais le geste de protection n'est pas généralisé. Les spécialistes ont fait observer que le virus s'est remis à circuler, profitant du non-respect des mesures barrières tel que le port obligatoire du masque, du fait que des gens continuent de ne pas y croire. Ils ajoutent que le déconfinement progressif a été perçu par certains comme le signal du laisser aller, du relâchement, oubliant les mesures barrières. Le plus décisif, expliquent ces spécialistes, est dans l'adhésion de tous aux mesures barrières et en particulier le port obligatoire du masque. Pourtant, il y en qui pensent que la reprise des compétitions sportives est possible dans ce contexte de crise sanitaire. Le Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre de la Commission nationale de veille et de suivi de l'évolution de l'épidémie du nouveau coronavirus (COVID-19), a réitéré hier sa position contre la reprise des championnats de football.