Depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19 en Algérie et la mise en place de mesures restrictives inscrites dans la lutte contre sa propagation, les secteurs économiques encaissent le choc de la crise et paient le lourd tribut au Coronavirus. La plupart des secteurs ont été qualifiés de «sinistrés» en raison de l'importance du préjudice occasionné par la Covid-19 sur leurs activités et leur trésorerie. Des centaines de milliers d'entreprises risquent d'ailleurs la faillite et font face à une impasse financière sans précédent. «Des pertes de chiffre d'affaires entraînées par les effets de la Covid 19, particulièrement pour les secteurs du BTP et du tourisme, considérés sinistrés s'élève grossièrement entre 60 à 80%», a fait état hier, Samy Aghli, président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), lors de son passage sur les ondes de la radio nationale, Chaîne III. Il a tiré la sonnette d'alarme sur la situation cataclysmique de plusieurs entreprises dont l'activité est à l'arrêt depuis des mois et risquent de déposer leur bilan, à défaut d'alternative et de perspective de sortie de crise. Pour M. Agli, la priorité, à l'heure actuelle, est de maintenir, «coûte que coûte, ce qui subsiste des activités économiques pour permettre aux entreprises de garder un minimum de trésorerie, maintenir l'emploi, et partant, le pouvoir d'achat des Algériens». En effet, l'impact financier du Covid-19 sur la trésorerie de ces entreprises aurait un grave impact sur le plan social en raison de la difficulté des entreprises à entretenir les emplois et à assumer les masses salariales. Cette crise a révélé la vulnérabilité de l'économie nationale, mais, également, celle des entreprises nationales, ce qui nécessite et impose, selon l'invité, une prise de conscience rapide «vis-à-vis de cette réalité», estimant, toutefois, que l'évaluation réelle et précise des pertes financières occasionnées par la Covid-19 reste difficile. Malgré «la volonté des pouvoirs publics de porter rapidement secours au secteur productif dont l'estimation du préjudice causé par la Covid-19 est compliquée», certains secteurs tel que celui du tourisme et des transports sont profondément affecté par la crise. Le report, «sans pénalités du paiement des charges fiscales et patronales prise par les autorités et suivies d'effet de la part du ministère des Finances et de celui du Travail, sur décision du chef de l'Etat», accorderait un peu de crédit à leur trésorerie et à la réévaluation de leurs perspectives dans un contexte économique et sanitaire inquiétant. «Cette décision pourra, une fois la pandémie vaincue, de contribuer à la relance des activités économiques», a souligné le président de la Confédération du patronat qui a évoqué, dans le même sillage, la contrainte persistante et préjudiciable de «l'écueil représenté par la bureaucratie, au niveau des banques, en particulier, pour faire appliquer ces mesures». Il a souhaité pour éradiquer ce phénomène un «accompagnement des pouvoirs publics».