La délégation de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), conduite par le médiateur dans la crise malienne, l'ex-Président nigérian Goodluck Jonathan, a eu dimanche une seconde rencontre avec les militaires mutins du «Comite nationale pour le salut du peuple», rapportent des médias locaux. Les discussions «se déroulent dans un climat très ouvert», a dit Goodluck Jonathan, mandaté pour «assurer le retour immédiat de l'ordre constitutionnel» dans le pays sahélien. «Les entretiens se passent bien», a-t-il encore assuré. «La solution que nous devons trouver, et je crois que tout le monde est d'accord, c'est une solution qui satisfasse les Maliens d'abord et qui soit aussi bénéfique pour tous les pays de la sous-région», a-t-il souligné à ce propos. Selon une source proche du dossier, la délégation de la Cédéao aurait fait une proposition au CNSP avant de se retirer de la salle de réunion pour leur donner le temps de l'étudier. Dans le cadre des discussions visant à apaiser la situation au Mali, la délégation de la Cédéao doit rencontrer également dimanche les ambassadeurs des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (France, Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne et Chine), a-t-on indiqué auprès de la délégation. «Très optimiste», Goodluck Jonathan, a résumé en deux mots les pourparlers engagés avec les militaires au pouvoir au Mali. «Nous avons vu le président Keïta, il va très bien», a-t-il dit. A l'issue de la rencontre avec les membres du CNSP, dont le colonel Assimi Goïta, le président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, a de son côté, fait part d'une «volonté de vraiment aller de l'avant». Du côté des militaires, leur porte-parole, Ismaël Wagué a indiqué que «les échanges avec la Cédéao se passent très bien». «Nous avons compris que des chefs d'Etat, comme l'Ivoirien Alassane Ouattara, travaillent pour une décrispation, pour une solution pacifique, même s'ils ont fermement condamné notre prise de pouvoir. Nous sommes ouverts aux discussions», a dit une autre source proche des militaires. Outre le président Keita, les envoyés ouest-africains se sont également rendus à Kati, ville-garnison de la banlieue de Bamako, où ils ont rencontré les personnalités arrêtées par les militaires, parmi lesquelles le Premier ministre Boubou Cissé, le président de l'Assemblée nationale Moussa Timbiné, et le chef d'état-major de l'armée, le général Abdoulaye Coulibaly. Pour rappel, les pays voisins du Mali, réunis en sommet extraordinaire jeudi dernier, avaient réclamé le «rétablissement» immédiat du président Keïta et décidé d'envoyer cette délégation à Bamako, la quatrième de l'ex-président Goodluck Jonathan depuis le début de la crise socio-politique qui ébranle le Mali depuis les législatives de mars-avril. Le départ forcé du président du Mali a été fermement condamné par plusieurs pays et organisations régionales et internationales qui se sont opposées à toute tentative de changement anticonstitutionnel de gouvernement au Mali. L'Algérie a réitéré mercredi dernier son «ferme rejet» de tout changement anticonstitutionnel de gouvernement au Mali, affirmant que » la doctrine de l'UA en matière de respect de l'ordre constitutionnel ne «peut faire l'objet d'aucune violation», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. L'Union africaine (UA) a quant elle suspendu le Mali après le changement anticonstitutionnel opéré par les militaires, demandant aussi la libération d'IBK.