Un sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), initialement prévu hier pour discuter de la situation au Mali, a été reporté à aujourd'hui ou demain, ont rapporté des médias citant une source au ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Ce report d'un ou deux jours devrait permettre aux dirigeants ouest-africains de "mieux étudier" le rapport du médiateur Goodluck Jonathan, suite aux discussions qu'il a eues avec des militaires mutins qui ont opéré la semaine passée un changement anticonstitutionnel de gouvernement, ayant abouti à la démission forcée du président Ibrahim Boubacar Keïta, a précisé la même source. L'équipe de médiation, conduite par l'ancien président nigérian, a eu des discussions "intenses" avec les membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) pendant trois jours, à l'issue desquels les deux parties se sont réjouies des avancées significatives, selon des sources de la Cédéao. Les chefs d'Etat ouest-africains doivent se concerter et décider en fonction des résultats obtenus à Bamako de renforcer ou d'alléger les mesures qu'ils ont prises après la démission forcée du président Boubaker Keïta. Dans ce contexte, les militaires mutins disent attendre la Cédéao qu'elle lève les sanctions annoncées le 20 août. "C'est le peuple qui va beaucoup plus souffrir des sanctions", a dit dans ce sens un porte-parole des militaires. En réponse, le ministre des Affaires étrangères du Niger, Kalla Ankourao, membre de la mission ouest-africaine, a souligné que "chacun a déjà fait un pas et nous avons dit que nous nous donnions le temps, 24 heures, 48 heures, de part et d'autre, et nous restons en contact pour régler cela", a-t-il dit, cité par des médias. Les chefs d'Etat de la Cédéao avaient annoncé le 20 août, dans la foulée du changement anticonstitutionnel au Mali, la fermeture des frontières des Etats membres de l'organisation avec le pays. Ils ont décidé l'arrêt de tous les flux financiers et commerciaux, sauf les produits de première nécessité ou de lutte contre la pandémie de Covid-19. De plus, ils avaient exigé, avec effet "immédiat", le retour à la Constitution et le rétablissement du président Keïta dans ses fonctions. À la demande de la mission de la Cédéao, les militaires mutins ont accepté que le président IBK quitte le pays pour des examens médicaux, la Cédéao garantissant son retour au pays, d'après les médias maliens qui citent le colonel-major Ismaël Wagué, porte-parole du CNSP. R. I./Agences