L'accord de cessez-le-feu, annoncée vendredi par le gouvernement d'Union nationale (GNA) et la Chambre de représentants à Tobrouk est une «initiative louable mais demeure fragile», estime l'analyste, Arslan Chikhaoui, dans une contribution parue lundi dans les colonnes du quotidien l'Expression. «Cet accord de cessez-le-feu, notamment, salué par la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) est certes, une initiative louable sur le chemin de la réconciliation, mais risquerait vraisemblablement de ne pas tenir et de demeurer fragile du fait que, d'ores et déjà, des contradictions apparaissent», relève Arslan Chikhaoui, également président exécutif du Centre de consultance et d'études (NSV). Chikhaoui explique que la tenue d'élections, à court terme, ne «pourrait être réalisable qui si les conditions de stabilité le permettraient». Il s'agit, selon lui, d'une situation de «déjà-vu» à l'issue du sommet de Paris sur la Libye de 2018 et où Al Serraj et Haftar avaient convenu d'organiser des élections en décembre de la même année. Cependant, «les engagements n'ont pas été tenus par les deux rivaux». Après le sommet de Paris, «au lieu de la stabilisation du climat politique ambiant pour la tenue délections, la Libye s'est retrouvée empêtrée, dès le premier trimestre 2019, dans une crise armée opposant les deux camps rivaux en Libye», rappelle à ce titre l'analyste. Sceptique sur l'accord de cessez-le-feu, Chikhaoui fait remarquer qu'à ce jour, «il n'y a aucun pacte sécuritaire scellé». Quant à un accord politique, «il en va de même, les Libyens vont jusqu'à douter de la possibilité d'organiser des élections dans leur pays», soutient-il. Il constate qu'à ce jour, tous les appels au calme de la communauté internationale n'ont pas été entendus par les parties en conflit, relevant que «les efforts diplomatiques pour un processus de dialogue et de réconciliation politique inclusifs ont été minés par «la concomitance de rapports de force et d'intérêts stratégiques et tactiques d'acteurs nationaux et d'intervenants internationaux». En somme, affirme-t-il, «la crise libyenne ne pourrait pas passer par un processus de réconciliation et de concorde nationale sans dialogue inclusif préalable». Pour autant, l'expert affirme qu' «une solution négociée semble virtuelle à court terme si le problème de base qu'est l'antagonisme entre les islamistes et les autres acteurs n'est pas dénoué».