Savourer en toute tranquillité de célèbres Monet, Van Gogh ou Warhol : après presque six mois de fermeture à cause de la pandémie de coronavirus, le célèbre musée MoMA de New York a été, ce jeudi, le premier grand musée de la ville à rouvrir ses portes, pour le plus grand bonheur de ses rares visiteurs. Si de grands musées européens comme le Louvre ont rouvert depuis plusieurs semaines, les musées new-yorkais ne sont autorisés à le faire que depuis cette semaine. Une capacité d'accueil limitée à 25%, des contrôles de température à l'entrée et de strictes mesures de distanciation ont été mis en place. Cent visiteurs par heure Dans ces conditions et avec un secteur touristique à l'arrêt seuls quelques amateurs d'art avaient réservé un créneau horaire pour ce premier jour. Mais ils ont pu profiter comme jamais des nombreux chefs-d'œuvre du musée. «J'aime quand il n'y a pas trop de monde, que les gens ne parlent pas et ne prennent pas de photo», témoigne un retraité de 66 ans. «Tout ça est formidable. […] Ces dernières années, le musée attirait des gens qui voulaient juste cocher une case sur leur liste de choses à faire à New York, ce n'était plus pareil.» Pour l'instant, le MoMA se limite à accueillir 100 personnes par heure, même s'il espère pouvoir progressivement augmenter ce chiffre, explique Sonya Shrier, chargée des relations avec les visiteurs au musée. «C'est un excellent moment pour visiter le musée, il y a moins de monde, et c'est aussi une belle occasion pour les visiteurs de se rassembler sans risque […] en cette période difficile», ajoute-t-elle. La réouverture a fait l'objet d'une minutieuse préparation, et «c'est vraiment gratifiant de la voir mise en œuvre, de voir les portes ouvertes et les visiteurs revenir». Réouverture progressive des autres musées Le plus grand musée new-yorkais, le Metropolitan Museum, a rouvert samedi et la plupart des autres musées doivent rouvrir d'ici début octobre. Frappée de plein fouet au printemps par le coronavirus avec plus de 23 600 morts, la capitale économique et culturelle américaine est désormais un modèle de contrôle de l'épidémie, avec un taux de contamination autour de 1%. Mais la métropole synonyme d'hyperactivité et de tourisme de masse tourne toujours au ralenti, tant la peur d'une deuxième vague est forte. Beaucoup de salariés sont encore en télétravail, les quartiers d'affaires sont désertés, et de nombreux magasins n'ont toujours pas rouvert.