Le «voyage» vers le rééquilibrage du marché pétrolier, sera long, estime le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar qui a insisté, à l'adresse des pays signataires de la déclaration de coopération Opep et non Opep (Opep+), sur l'importance de respecter les engagements de réduction de la production tout en restant «agiles pour s'adapter à l'évolution des marchés mondiaux de l'énergie». Abdelmadjid Attar, président de Conférence de l'Opep, est intervenu, lundi, lors de l'ouverture de la 23ème réunion du Comité ministériel mixte de suivi Opep/non-Opep (JMMC, composé de sept pays membres de l'Organisation que sont l'Algérie, l'Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis, l'Irak, le Koweït, le Nigeria et le Venezuela ainsi que de deux pays non membres de l'Opep que sont la Russie et le Kazakhstan), tenue par visioconférence. Il a invité les membres de la Déclaration de coopération à «continuer à se concentrer sur leurs obligations et prendre toutes les dispositions pour tenir leurs promesses, à travers le mécanisme de compensation». La situation sanitaire dans le monde est marquée, selon le ministre, par des facteurs de «préoccupation» pour le marché pétrolier, citant l'augmentation du nombre des nouveaux cas quotidiens atteints de la Covid-19, qui affecte les principales économies de l'hémisphère Nord, notamment en Europe, les mesures restrictives pour limiter la propagation de la maladie et leurs effets négatifs potentiels sur l'économie mondiale. Pour le président de la Conférence de l'Opep, qui se réfère aux données publiées dans le cadre du rapport annuel de l'Opep 2020 (WOO), malgré la forte baisse en 2020, la demande d'énergie primaire devrait continuer de croître à moyen et long terme, augmentant de 25% jusqu'en 2045. Il relève que l'investissement est essentiel pour répondre à cette montée de la demande d'énergie et de pétrole. Il a indiqué que la poursuite des efforts consentis par les pays de la Déclaration de Coopération, notamment en matière de respect des engagements de baisse de la production, mèneraient «inexorablement» vers un rééquilibrage du marché pétrolier international. Cependant, si la conjoncture devait se détériorer davantage, le Président de la Conférence s'est dit «confiant quant à la capacité des pays de l'Opep+ d'agir promptement et efficacement afin d'assurer la stabilité du marché pétrolier international». Il a, d'autre part, salué les efforts des pays qui ont procédé en septembre à des baisses de production plus importantes que le niveau requis, volontairement ou pour compenser le surplus produit durant les mois précédents. Le JMMC s'est dit attentif à l'évolution de la pandémie qui devient à nouveau préoccupante dans de nombreux pays, et à son impact sur la reprise économique et la demande de pétrole (dans ce sens, le groupe national des Hydrocarbures Sonatrach a subi une baisse de 41% de son chiffre d'affaires à l'exportation). Cependant, à «la faveur de la mise en œuvre de l'accord de réduction de production des pays Opep+, le marché pétrolier devrait connaître l'année prochaine une amélioration appréciable de ses fondamentaux», estime le Comité. Selon le JTC (Comité technique conjoint regroupant les experts des pays membres du JMMC), pour 2020, le PIB mondial devrait se contracter de 4,1 %, la demande pétrolière mondiale devrait baisser de 9,5 millions de baril par jour (Mbj) tandis que l'offre des pays non-Opep devrait se contracter de 2,37 Mbj. Pour 2021, la croissance du PIB mondial est prévue rebondir de + 4,6%, la demande pétrolière augmenter de 6,54 Mbj et l'offre des pays non-Opep croître de 0,89 Mbj. Abdelmadjid Attar a réitéré l'engagement de l'Algérie à soutenir les efforts de l'Opep+. A ce propos, le ministère de l'Energie a indiqué, lundi, dans un communiqué, que le niveau de respect des engagements de baisse de la production des pays signataires de la Déclaration de Coopération Opep+ a atteint 102% en septembre. Les pays qui n'ont pas atteint un taux de conformité moyen de 100% entre mai et septembre 2020 ont réitéré leur engagement à procéder à des réductions supplémentaires pour compenser le surplus de production avant la fin de l'année en cours. Pour rappel, le JMMC a été créé en décembre 2016 pour évaluer périodiquement la situation du marché pétrolier ainsi que le niveau de respect des engagements de baisse de la production des pays Opep et non-Opep signataires de la Déclaration de Coopération.