La wilaya de Tipasa qui a enregistré durant l'été 2020, son plus lourd bilan de dégâts occasionnées par les incendies de forêts (plus de 200 au total répartis sur 14 foyers), depuis 2010, avec des pertes estimées à près de 900 ha de végétations, affectant les arbres fruitiers et les ruches des apiculteurs, a de nouveau été, ce week-end, le théâtre de feux de forêts déclenchés à Gouraya où deux personnes encerclées par les flammes ont trouvé la mort, ainsi que plusieurs victimes asphyxiées par les fumées. En été, la population locale n'avait pas attendu les conclusions de l'enquête pour pointer spontanément du doigt la «mafia du foncier» qui met le feu délibérément au niveau des forêts, aux fins de les «dénuder» et de rendre leur «spoliation» plus facile, en devenant des terrains constructibles. Cette situation, avait alors insisté le président de l'Association de protection du consommateur et de son environnement, «requiert une intervention rapide des autorités locales pour mettre un terme à ces catastrophes menaçant l'écosystème dans la wilaya». Au début du mois d'août, des feux de forêts avaient été déclenchés simultanément en plusieurs points du pays, concomitamment avec des perturbations de l'alimentation en eau potable (AEP), le manque de liquidité au niveau des bureaux de poste et des coupures d'électricité. Ces faits avaient été qualifiés par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, d'actes prémédités visant à semer la discorde et l'instabilité dans le pays. Le Président Abdelmadjid Tebboune lui avait demandé d'ouvrir une enquête à ce sujet. Abdelaziz Djerad avait fait état de l'interpellation, dans la wilaya de Batna, d'individus «en train de mettre délibérément le feu dans des forêts, et de l'enregistrement de 4 à 5 incendies en même temps et au même endroit». Une enquête était en cours afin d'élucider les circonstances de ces incidents, avait-il fait savoir. Un comité de veille et d'évaluation des dégâts des feux de forêts, présidé par le Premier ministre, a été installé le 30 juillet dernier, rappelle le ministère. Le 30 août, un incendie avait ravagé 16 hectares de végétation dans la forêt «Céleste» à Bouzaréah (hauteur d'Alger). Un total de 25 camions anti-incendie et un hélicoptère avaient été mobilisés pour circonscrire le feu qui n'a occasionné aucune perte humaine. Les services de sécurité avaient ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de cet incendie. Le 3 octobre, les services de la Protection civile de la wilaya de Blida annonçaient avoir réussi à circonscrire et à éteindre tous les foyers d'incendies déclarés au niveau des forêts de la chaîne de l'Atlas blidéen.
