Le son de blé pour l'alimentation de bétail est désormais disponible pour les éleveurs à un prix raisonnable, a affirmé avant-hier le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hemdani. Dans ce sens, celui-ci a fait savoir qu'une nouvelle note à l'intention des walis a été promulguée par le ministère, leur ordonnant d'infliger des pénalités aux spéculateurs, avant de souligner que le prix du son a été plafonné à 1.500 dinars. Lors de son intervention au forum du quotidien Le Soir d'Algérie, M. Hemdani a expliqué que son département s'est engagé, à travers l'Office national des aliments du bétail (ONA) à couvrir les besoins du marché national avec un produit alternatif qui est le son de blé pour le substituer au maïs dont le prix a fortement augmenté sur les marchés mondiaux en raison de la crise sanitaire de la Covid-19. A cet égard, le ministre a fait part d'un nouveau dispositif qui stipule que 30% du son des meuneries issu de blé tendre et dur doit revenir à l'ONA qui doit le distribuer, à son tour, aux éleveurs, mettant ainsi fin à la spéculation qui fait que le prix du son soit commercialisé à un prix très élevé soit «deux fois plus que le prix du blé». Interrogé sur le blé avarié importé de Lituanie, M. Hamdani a affirmé que «les résultats préliminaires des analyses ont confirmé que le blé est enrobé (touché par les pesticides)», ajoutant que les analyses sont toujours en cours pour déterminer le degré de la gravité de ce pesticide. Il a tenu à préciser que toute transaction commerciale obéit à un cahier de charges et, qu'à l'embarquement, le produit est testé pour s'assurer qu'il est sain, loyal et marchand, ajoutant qu'à l'issue des contrôles, «il s'est avéré que ce blé ne répondait pas aux conditions exigées». Par ailleurs, le ministre a évoqué la stratégie de son département qui œuvre pour le développement des grandes cultures afin de réduire la facture des importations des produits alimentaires. «Nous avons lancé ce programme pour développer les filières de base notamment les huiles, le lait, les blés (dur et tendre), le maïs et le sucre», a-t-il énuméré, et ce, dans l'objectif, poursuit-il, de «satisfaire au moins 30% des besoins du marché national en ces produits et réduire les dépenses ce qui permettra de renflouer les caisses de l'Etat». Pour lui, le développement de la production de blé permettra à l'Algérie d'économiser un milliard de dollars et celle du colza 500 millions de dollars. Le premier responsable du secteur a toutefois souligné la nécessité d'une production équilibrée basée sur les principes du développement durable et qui tiendrait compte des besoins du marché. «Il ne faut pas focaliser sur un produit au détriment d'un autre et réaliser des excédents qui deviennent problématiques par la suite», a-t-il recommandé, affirmant à ce propos que son département travaille sur une cartographie agricole de territoire afin de créer des pôles agricoles, en tenant compte de la spécificité et de la vocation de chaque région mais aussi des changements climatiques et de la fragilité de certains écosystèmes. «En somme, nous adoptons une forme de régulation basée sur des indicateurs économiques, techniques et climatiques qui nous permettra de réaliser notre stratégie», a-t-il résumé. Le ministre a assuré, par ailleurs, que les produits nationaux sont très compétitifs sur les marchés internationaux notamment au Moyen-Orient et en Russie.