Le chef du Conseil exécutif du Hezbollah, sayed Hachem Safieddine a assuré que «l'éventualité d'une grande guerre avec l'entité sioniste est écartée parce que le moment ne lui est pas propice». «Par sens de la responsabilité, et non pas par peur», a-t-il nuancé lors d'une interview avec la radio libanaise al-Nour. Selon lui, l'ennemi israélien cherche aujourd'hui des alternatives et d'autres moyens de confrontation pour faire face à la résistance. «Ce qui est l'indice de son échec», a-t-il jugé. Evoquant la situation en vigueur sur la frontière entre le Liban et la Palestine occupée, il a rappelé «c'est l'équation en vigueur de la riposte et la contre-attaque qui tient l'ennemi israélien sur une seule jambe». Le terme avait été lancé par le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah lorsqu'il s'est engagé pour la première fois à venger l'assassinat par «Israël» des combattants du Hezbollah, invoquant des raisons de dissuasion. Cette équation «permet de le tenir en état de peur et d'attente, ce qui au moins nous épargne ses crimes odieux», a souligné M. Safieddine. Depuis le mois de juillet dernier, date à laquelle un résistant libanais est tombé en martyr dans un raid israélien en Syrie, c'est l'état d'alerte maximale du côté de l'armée israélienne à la frontière avec le Liban, dans l'attente de la riposte du Hezbollah. Commentant les menaces israéliennes, il les a attribué à l'échec des tentatives d'acculer le Hezbollah au mur sur le plan libanais interne. «Si l'ennemi avait réussi à assiéger le Hezbollah sur le plan interne, au niveau politique, aurait-il eu besoin de toutes ces fanfaronnades?», s'est-il interrogé. Sur la question de la démarcation de la frontière maritime avec l'entité sioniste, M. Safieddine a estimé que «certains ont donné à la question de la démarcation et de la négociation indirecte avec l'ennemi de grandes dimensions, inspirées par le contexte actuel de la normalisation», avec «Israël». En allusion aux accords conclus depuis le mois de septembre par les Emirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc. «Le Liban est loin de tout cela. Tout ce qui a été dit dans ce contexte dans la cadre de la tentative de cibler le Hezbollah est loin de la réalité», a-t-il souligné. Sur le dossier de la formation du gouvernement libanais qui tarde à venir, en raison de l'entêtement du Premier ministre désigné Saad Hariri à vouloir s'accaparer les nominations aux protefeuilles ministériels, il a affirmé que «le Hezbollah veut un gouvernement aujourd'hui avant demain, parce que le temps n'est pas dans l'intérêt des Libanais». Et de poursuivre : «Nous sommes toujours prêts à tout pour l'intérêt du pays et lorsque les parties concernées manifesteront leur besoin pour que le Hezbollah intervienne nous serons prêts à le faire. Le Hezbollah ne frappe pas sur la table ni ne fait pression sur personne. C'est sa politique bien connue». Sur la crise économique que traverse le pays du cèdre, il a expliqué: «Nous avons toujours considéré que la crise économique au Liban a été provoquée par les Libanais eux-mêmes, avec toutefois un coup de pouce de l'étranger. Si les Libanais ne s'étaient pas soumis aux pressions américaines, nous n'en serions pas arrivés là. Le système politique au Liban a consacré depuis les accords de Taëf la tutelle et les ingérences régionales sous la houlette américaine. L'Occident, lorsqu'il impose sa volonté, il prend ce qu'il veut des peuples sans rien leur donner en échange». «Les particularités libanaises dans les affaires intérieures doivent être prises telles qu'elles sont. Si certains voudraient nous pousser, au moyen de différents slogans vers de mauvaises directions, nous agirons dans le cadre d'un programme qui sert les intérêts de la nation, tout en prenant en compte notre taille et notre réalité», a ajouté le chef du Conseil exécutif du Hezbollah. Et d'ajouter : «le Liban ne tolère pas les coups d'Etat ni les règlements imposés par la force. Il ne peut consentir que le langage de l'entente et du partage. C'est sa réalité historique». Selon lui, la guerre économique menée par des protagonistes étrangers est toujours en cours, mais « elle n'aura pas d'effet si les Libanais lui ferment la porte, son impact dépendant exclusivement d'un acquiescement interne». Il a poursuivi: « Nous faisons partie de la société libanaise. Notre option en faveur de la résistance consiste à défendre ce pays. Nous devons le sauvegarder pour qu'il ne soit pas infiltré par «Israël» et d'autres. Nous sommes prêts à tout pour sauver le pays. Nous avons dit que nous ne laisserons pas les Libanais souffrir de la faim. Nous tenons notre parole. Le plan sur lequel nous travaillons n'est pas né aujourd'hui et il est basé sur la coopération et la solidarité». M. Safieddine considère que les Américains sont déçus parce qu'ils n'ont pu réaliser leurs objectifs au Liban. «Nous avons dit dès le début que leurs sanctions n'affecteront pas le Hezbollah et sa résistance », a-t-il réaffirmé. Et de conclure : « Le choix de la résistance au sein de notre société est un choix pour la vie ici-bas et pour l'au-delà. Il est lié à notre existence, à notre culture, à nos valeurs et à notre avenir».