La place de l'Algérie en Afrique et le rôle qu'elle entend remplir en tant qu'acteur majeur dans la promotion de la paix et du développement sur le continent, se confirment de jour en jour. L'Algérie est avantagée dans sa démarche par les liens d'amitié, de fraternité et de solidarité qu'elle a tissés avec les pays africains durant la longue lutte pour la décolonisation du continent. Les visites du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, dans les pays africains sont une preuve du dynamisme que la diplomatie algérienne veut entretenir en Afrique. Ainsi, notre ministre des Affaires étrangères se trouvait les 25 et 26 janvier 2021, en République Démocratique du Congo (RDC), dans le cadre d'une visite officielle au cours de laquelle il a été reçu par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, indique mardi un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Sabri Boukadoum a été reçu, en audience, par le Président Tshisekedi, à qui il a transmis un message du Président Abdelmadjid Tebboune. Lors de cette visite, le chef de la diplomatie a eu des entretiens avec son homologue, Mme. Tumba Nzeza Marie, ministre des Affaires étrangères de la RDC. Selon le communiqué du ministère des AE, le déplacement du ministre à Kinshasa s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales et de l'examen des voies et moyens de développer la coopération entre les deux pays (Algérie/RDC), ainsi que la concertation sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun, notamment en prélude à la prise, par la RDC, de la présidence tournante de l'Union africaine (UA). En marge de cette visite, notre ministre des Affaires étrangères a eu «des entretiens mardi avec Omar Qamar El-Din, ministre des Affaires étrangères du Soudan, pays frère», a tweeté Sabri Boukadoum, précisant que les entretiens ont permis de «se concerter au sujet des liens de fraternité et des questions régionales d'intérêt commun, notamment la question du barrage de la Renaissance et ses répercussions sur la stabilité de la région». Selon des sources médiatiques africaines, le Président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, est sollicité en sa qualité de prochain président de l'UA, de faire la médiation quant au litige qui oppose le Soudan, l'Egypte et l'Ethiopie, au sujet du Barrage de la Renaissance en construction sur le Nil à l'initiative de l'Ethiopie. Cette sollicitation a été faite par le ministre soudanais des Affaires étrangères, Omer Gamareldine Ismaël, au cours d'un entretien avec le Chef de l'Etat congolais le mardi 26 janvier 2021 à la Cité de l'UA. Lors de cette réunion, le ministre des Affaires étrangères du Soudan a plaidé pour une résolution à l'amiable tout en privilégiant des solutions africaines à ce problème africain. A propos du barrage de la Renaissance construit par l'Ethiopie, provoquant des tensions avec le Soudan et l'Egypte, l'Ethiopie a annoncé le 22 juillet dernier avoir atteint le niveau de remplissage du barrage prévu pour la première année d'exploitation, ce qui permettrait de tester les deux premières turbines du barrage afin de produire de l'électricité début 2021. Les négociations tripartites (Ethiopie, Egypte, Soudan) sur le remplissage et l'exploitation annuelle du Grand barrage de la Renaissance, qui avait repris sous les auspices de l'UA, au début de l'année, après un arrêt d'environ un mois, n'ont pas abouti. La réunion s'est déroulée par vidéoconférence, avec la participation des ministres des Affaires étrangères et de l'Irrigation d'Egypte, d'Ethiopie et du Soudan. L'Afrique du Sud, qui assume la présidence tournante de l'UA, avait appelé à cette réunion tripartite, un mois après l'arrêt des négociations, à la demande de la partie soudanaise qui réclamait un changement du modus operandi des négociations. Les nouvelles négociations n'ont pas abouti à un accord. Les négociations entre les trois pays sont au point mort depuis 9 ans. On apprend que Addis-Abeba envisage de démarrer le remplissage du barrage de la Renaissance cette année, pendant la saison des pluies, qui coïncide avec le mois de juillet prochain. Le Soudan et l'Egypte s'y opposent. Le bassin hydrographique du Nil, le plus long fleuve du monde (6.671 km), couvre 2.870.000 km2 et est partagé entre dix pays : Egypte, Ethiopie, Erythrée, Ouganda, Soudan, Tanzanie, Rwanda, Burundi, Kenya et la République Démocratique du Congo.