Entre soulagement, scepticisme et même peur, les réactions des Algériens, suite à la décision d'allègement du confinement partiel, sont divergentes. Si les uns trouvent la décision du Gouvernement nécessaire notamment avec la crise économique, d'autres ont peur que la situation sanitaire dégénère et devienne incontrôlable. Pour ces derniers, le déconfinement partiel devrait être repoussé encore jusqu'à ce qu'une grande partie de la population reçoive le vaccin anti-Covid-19 qui vient d'atterrir chez nous. «Il ne faut pas procéder avec précipitation», avertissent-ils. Pour plusieurs interlocuteurs avec qui nous avons pris attache hier, le Gouvernement a maintenu le confinement partiel pour plusieurs mois et pouvait encore le reconduire pour une ou deux semaines jusqu'à ce que le vaccin commence à donner des résultats concrets qui se traduiraient sur la réduction notable du nombre des contaminations. Ce dernier demeure, selon eux, inquiétant. «Le confinement pendant presque une année, nous a causé beaucoup de stress et de pertes de revenus ainsi qu'une crise économique sans précédent mais nous a, quand-même, épargné une situation sanitaire catastrophique que nos structures de santé n'auraient jamais pu supporter», nous disent quelques partisans du maintien du confinement et de la prudence maximale. Ils expriment, également, leur peur de voir un relâchement dans les mesures barrières, déjà mal respectées auparavant. Les lieux de détente et d'attraction ainsi que les marchés et les grandes surfaces commerciales demeurent des terrains propices pour la propagation du virus mortel. «Aussi, l'inconscience qui persiste chez un grand nombre de citoyens ne fera qu'empirer les choses», note-t-on tout en souhaitant que les services en charge du respect des mesures barrières sévissent avec beaucoup de rigueur afin d'éviter le pire. Contrairement aux gens qui demeurent inquiets de la situation, d'autres citoyens, soulagés par le réaménagement du confinement, ont qualifié la décision des walis, de responsable vu la situation économique plus inquiétante et la galère des familles pauvres et aux revenus faibles sans oublier le stress qui frappe la population de se sentir renfermée pendant près d'une année. «Nous ne nions pas la gravité de la situation sanitaire causée par la pandémie, mais il y a aussi la pauvreté et le stress qui tuent à petit feu», argumentent certains. D'autres avancent l'argument de l'arrivée du vaccin et la baisse du nombre des contaminations, citant les chiffres officiels. «Nous devons apprendre à vivre avec le virus et que le retour à la vie normale soit imminent», disent-ils. Les réactions de la population font suite à l'annonce mardi soir du réaménagement notable des horaires du confinement dans 19 wilayas où les mesures strictes ont été maintenues depuis le début de la pandémie. Les wilayas concernées sont Alger, Boumerdès, Blida, Bouira, Tizi-Ouzou, Oran, Mostaganem, Aïn-Témouchent, Relizane, Tissemsilt, Sidi Bel-Abbès, Tlemcen, Jijel, Batna, Constantine, El-Tarf, Tébessa, M'Sila et Biskra. D'autres wilayas avaient bénéficié d'un déconfinement total la fin du mois écoulé dont Tipasa. Pour rappel, l'allègement des mesures de confinement annoncé mardi par 19 walis consiste au réaménagement des horaires du couvre-feu nocturne pour passer à 22 heures pour son début au lieu de 20 heures tout en maintenant 5 heures du matin pour la reprise de la circulation. Il s'agit, également, de la réouverture des lieux de détente, d'attraction et de loisirs, des plages, des salles de sports et des grandes surfaces commerciales ainsi que de permettre à certains commerces dont l'activité devait cesser plutôt d'exercer jusqu'à 21h. Outre cet allègement concernant les 19 wilayas, celle de Jijel a fait l'exception par l'annonce de la réouverture des marchés à bétail, «dans le strict respect du protocole de prévention contre la propagation de la Covid-19, la distanciation physique, et le port du masque entre autres», précise le communiqué de la wilaya. Cette dernière avait connu ces derniers jours un ensemble de protestations nocturnes rejetant la décision, fin janvier, du maintien des mêmes mesures de confinement qui duraient depuis plusieurs mois. En effet, ces mesures ont été réaménagées dans toutes les wilayas. Les chefs locaux de l'exécutif ont justifié ce réaménagement par «l'amélioration de la situation sanitaire». Un motif qui ne doit pas permettre de baisser le niveau de vigilance pour éviter une dégradation de la situation. Aussi, la conscience collective dans le respect de la prévention demeure de mise afin d'éviter de replonger dans une situation insoutenable et pour que la vie normale puisse reprendre avec un minimum de dégâts.