Tout porte à croire que l'arrivée des premières livraisons de doses de vaccin anti-Covid ‘'Sputnik V'' de Russie et Astra Zeneca de Grande-Bretagne que la bataille pour neutraliser la contrainte sanitaire est bel et bien lancée en Algérie pour pouvoir parler avec plus d'assurance du chantier de la relance économique devenue vitale pour le pays , après les dégâts commis par la pandémie du Coronavirus. En ce début de mois de février 2021, il est plus qu'opportun de dresser un bilan en toute transparence de l'année écoulée et des pertes subies par l'économie nationale pour avancer à pas sûrs dans la reconstruction à venir, au centre des défis multiples auxquels fait face notre pays. Ce rebond tant attendu cette année exige une vision claire des objectifs prioritaires pour réparer ce qui a été «abimé» par la Covid -19 sur le triple plan humain, social et économique du fait de l'étreinte sanitaire à laquelle a été soumis le pays tout entier, souvent de manière douloureuse. Alors, dans l'attente de ce bilan exhaustif du grand ratage de 2020 où la récession économique risque de frôler les 10% du PIB, soit un manque à gagner de la richesse nationale qui laissera des traces indélébiles dans les structures économiques et sociales de la nation. Même si l'année commence avec des projections et des indices économiques poussant à l'optimisme, cela n'allège en rien l'ampleur du chantier qui attend à la fois les décideurs économiques et les acteurs économiques et sociaux de tous bords. Et c'est pour cela que quitter la zone de récession pour atteindre un taux de croissance de 3,8 % en 2021 tel que prévu par le FMI n'est point une mince affaire de tous points de vue. Cela exige un retour à une vie normale, et en premier dans les relations humaines et les rapports sociaux au travail en entreprise. C'est ce qui nous laisse penser que le nœud gordien de cette question de relance de l'économie est sanitaire et c'est dans ce sens que le rapport positif à l'acte de vaccination anti Covid-19 devient primordiale pour restaurer la confiance en société et dans la société et vaincre le mur de cette peur diffuse faite de doute et de déformation de la réalité par le «On dit que» relayé par des réseaux sociaux devenus surpuissants et quasiment incontrôlables sous l'angle de l'intérêt général bien compris. Il s'agit aujourd'hui de comprendre et d'admettre définitivement que santé publique et économie sont intimement liés, loin des spéculations qui grossissent le trait pour faire gagner à la confusion un terrain qu'elle n'aurait jamais dû occuper, si la force de l'argument n'avait pas battu en retrait facilement. La note d'optimisme du FMI est renforcée en ce moment par un cours du baril de Brent qui se redresse en affichant un prix à la Bourse de Londres en ce premier février 2021 de 55,64 dollars US pour les livraisons d'avril prochain. Cette tendance est encourageante si elle venait à s'affirmer pour ce semestre en cours, injectant ainsi un facteur de facilitation dans la solution de l'équation de financement de l'économie nationale de source rentière pour encore assez longtemps, rendant l'impératif d'utilisation rationnelle de cette rente encore plus impérieux pour sortir des sentiers de dilapidation passée des ressources publiques. Et c'est la responsabilité de l'Etat d'inscrire cet impératif dans la réalité économique en priorisant l'accès au financement public aux véritables créateurs de valeur, ceux qui cherchent à valoriser le potentiel interne de l'économie nationale. Et c'est vers ces entrepreneurs du vrai que le ministre de l'Industrie, M. Ferhat Ait Ali Braham, s'est tourné en déclarant samedi dernier que «Tout opérateur transformant la matière première aura la priorité en matière de financement». Gageons que cette déclaration ne relève pas de la profession de foi mais relève plutôt d'une logique d'action pour recentrer les choses sur ce qui est essentiel pour l'économie, c'est-à-dire une manière planifiée d'asseoir ses outils d'intégration future, en aidant les acteurs économiques qui travaillent sérieusement dans ce sens. Et ils sont nombreux que ce soit dans le public ou le privé, la crise du Covid-19 a fait réfléchir les uns et les autres sur la façon de remplacer la matière première importée par celle extraite et produite localement. Et ce n'est pas la richesse du domaine minier algérien qui freinera cette ambition. Bien au contraire. Alors dépasser la crise sanitaire pour dépasser la crise économique, c'est le défi premier de cette année 2021. Encore faut-il savoir de quel point nous partons. Par la vérité du bilan socio-économique de 2020. C'est le choix de la raison pour mieux avancer. Pour ne pas se déjuger plus tard !