L'année 2021 sera-t-elle celle de la reprise économique mondiale, et partant, celle de l'Algérie, telle que pronostiquée en tout cas par le gouvernement, si l'on s'en tient à ses projections contenues dans la loi des finances de l'année en cours ? La question est de mise après la récession enregistrée l'année précédente, notamment à cause de la crise sanitaire et la chute des prix des hydrocarbures. Le Fonds monétaire international (FMI) s'est penché sur les perspectives de l'économie mondiale et les a mises à jour en ce mois de janvier 2021, qui coïncide avec le lancement des vaccinations dans les pays dits avancés. «Si l'approbation récente de plusieurs vaccins affermit l'espoir que la pandémie se résorbe dans le courant de cette année, de nouvelles vagues d'infection et de nouveaux variants du virus suscitent des inquiétudes quant aux perspectives», note le FMI, qui semble ne pas trop céder face à l'enthousiasme des débuts d'annonce de la découverte du vaccin contre la Covid-19. «Dans un contexte marqué par une incertitude exceptionnelle, l'économie mondiale devrait connaître une croissance de 5,5% en 2021, puis de 4,2% en 2022. Les prévisions pour 2021 sont revues à la hausse de 0,3 point par rapport aux prévisions précédentes, car il est attendu que l'activité s'affermira plus tard dans l'année grâce aux vaccins et sous l'effet de mesures de soutien supplémentaires dans un petit nombre de grands pays», a-t-il quand même relevé. Cependant, la vigueur de la reprise de la croissance devrait «varier considérablement» d'un pays à l'autre. Les raisons ? L'accès aux interventions médicales, l'efficacité des mesures de soutien, leur exposition aux effets de contagion entre pays et les caractéristiques structurelles à l'aube de la crise. Le Fonds a ainsi affirmé que l'effondrement de l'économie en 2020 a eu des conséquences «délétères» pour les femmes, les jeunes, les pauvres, les travailleurs de l'économie informelle et ceux des secteurs où les contacts sont fréquents. «La contraction de l'économie mondiale en 2020 est estimée à 3,5%, soit 0,9 point de mieux que dans les prévisions précédentes (en raison d'un élan plus fort que prévu au deuxième semestre 2020).» En plus de l'action des pouvoirs publics, dont il est attendu qu'elle assure un soutien efficace jusqu'à ce que la reprise soit fermement enclenchée, une coopération multilatérale «forte» s'impose pour maîtriser partout la pandémie. Il est question de l'accélération de l'accès aux vaccins dans tous les pays. Il apparaît que cette question est au cœur même des stratégies visant à la relance économique. Malheureusement, la même disponibilité du vaccin n'est pas assurée partout. Les moyens financiers ne sont pas non plus le seul obstacle rencontré par les pays en voie de développement. Le calendrier des vaccinations en Algérie n'étant pas clair, on ne peut donc pas savoir ce qu'il en est des potentialités pour un vrai redémarrage économique. L'incertitude plane encore, tandis que les confinements partiels courent toujours. Le gouvernement assure que les vaccinations seront étalées sur toute l'année. Ce qui logiquement revient à dire qu'«un retour à la normale» n'est pas à envisager sous peu. Advertisements