La «mise à niveau» des zones d'ombre en Algérie se poursuit à un rythme rapide dans l'objectif de réhabiliter en moins de deux ans ces espaces délaissés, dans lesquels vivent 8 millions d'Algériens, répartis sur 15.044 localités isolées et éloignées des centres de vie, manquant des conditions de vie les plus élémentaires, difficiles d'accès en l'absence de routes et de pistes, non raccordées à l'électricité, au gaz et à l'eau potable et ne bénéficiant pas de couverture sanitaire. La relance des zones d'ombre figure «en tête des priorités» et «tous les projets seront réalisés quelle que soit la conjoncture», a affirmé, dans un entretien à l'APS, le chargé de mission à la Présidence de la République, Brahim Merad, chargé des zones d'ombre. Il s'agit, a-t-il expliqué, d'engagements phares du Président Abdelmadjid Tebboune qui «suit personnellement ce dossier». Des réalisations «très importantes» sont déjà enregistrées suite au financement de 62% des projets, dont les dotations ont été dégagées. L'avancement des travaux est suivi via une technologie permettant d'avoir les dernières données», a fait savoir Brahim Merad. Il a cité, dans ce sens, la programmation à leur profit de plus de 32.000 projets pour une enveloppe de 480 milliards de DA. A ce propos, le chargé de mission à la Présidence de la République a indiqué que lors de ses visites sur le terrain dans les différentes wilayas, il veille à «rassurer les citoyens» et à «s'assurer» que les conditions économiques que traverse le pays en raison de la pandémie du Coronavirus et la chute des recettes pétrolières «n'impactent pas les engagements de l'Etat au profit de ces régions». L'insistance du Président Tebboune, à propos des zones d'ombre, a fait que « les projecteurs ont été braqués sur ces zones, érigées en préoccupations centrales pour l'ensemble des responsables et placées au cœur des stratégies de développement», a souligné Brahim Merad qui a rappelé les instructions fermes du président de la République pour «rattraper le retard enregistré». Evoquant, également, les élèves confrontés dans ces zones à la difficulté de déplacement vers leurs écoles, à l'absence de repas chauds, de chauffage et d'éclairage public «en tant que nécessité de sécurité et non pas de confort», Brahim Merad a résumé la définition de ces zones, «en les scènes de misère illustrées dans le reportage, dont la projection a été faite sur instruction du président de la République devant les responsables et l'opinion publique nationale, voire internationale. «Il n'est pas normal que dans un même pays, un écolier suit ses cours sur un écran et une tablette alors qu'un autre doit traverser un chemin boueux pour arriver à son école». Ce constat établi par le chargé de mission à la Présidence de la République, Brahim Merad, chargé des zones d'ombre, exprime parfaitement le principe de la justice sociale, qui guide la politique de développement des zones d'ombre lancée par le Président Abdelmadjid Tebboune. Il s'agit impérativement de «réunir les conditions d'une vie décente à tous les enfants du pays», résume Brahim Merad. Il estime que «le développement des zones d'ombre, notamment dans les régions frontalières est «la moindre des choses» qu'on puisse faire pour la population de ces régions, qui est un véritable appui aux efforts des forces de l'Armée nationale populaire et des différents corps de sécurité pour la protection des frontières du pays». Par ailleurs, une enveloppe de 3 milliards de DA a été dégagée pour la réalisation de 300 projets au profit de plus de 145.000 habitants de zones d'ombre recensées à Alger, notamment dans les haouch, régions isolées et suburbaines. Ces projets sont destinés à couvrir les besoins essentiels de la vie, à savoir l'eau potable, l'assainissement, le gaz et le transport scolaire outre la réalisation de routes, de stades de proximité, d'éclairage public et de transport public. Ces habitants ont pâti, des décennies durant, de la mauvaise gestion et de la répartition inéquitable des projets. Leurs problèmes ont été ignorés par les responsables de l'époque malgré leurs protestations pour les alerter sur leur calvaire en raison des risques d'effondrement de leurs habitations précaires et de crues des oueds adjacents, des fréquentes coupures d'eau et d'électricité et de l'absence de gaz de ville, de transports et de routes praticables. Les zones d'ombre sont maintenant une priorité.