Quatre ans après l'inoubliable «remontada», le Paris Saint-Germain a retrouvé le FC Barcelone et le Camp Nou, mardi soir, pour un 8e de finale aller de la Ligue des champions électrique, avec Lionel Messi comme tête d'affiche, mais pas Neymar, blessé. Pour Lionel Messi et Antoine Griezmann, une cible sur le terrain qu'il va falloir atteindre la qualification face au PSG s'ils entendent réussir leur saison, disant la dernière de l'Argentin au Barça. Mais ce ne fut pas le cas, c'est Paris, qui a eu le dernier mot. Le PSG en mode champions League n'est pas du tout le même que celui qui traîne régulièrement son spleen en Ligue 1, cette saison, et qui est capable d'aller perdre à Lorient (3-2) ou contre l'OM au Parc de Princes (0-1). «Mardi, les hommes de Mauricio Pochettino ont été irrésistibles, dans la foulée des intenables Kean et Mbappé», rappelait un confrère. Oublier un soir du 8 mars 2017 Un 4-1, une manière de rendre la monnaie celle d'un soir du 8 mars 2017, où les Parisiens quittèrent la Catalogne rouge de honte. Ils avaient connu l'une des pires défaites de leur l'histoire, battus 4-0 à l'aller, le Barça avait réussi l'impensable (6-1), se qualifiant pour les quarts de la C1. Aujourd'hui, le souvenir de cette humiliation est omniprésent au cœur de la capitale, mais «le PSG a bien grandi, jusqu'à atteindre pour la première fois la finale de l'épreuve reine européenne, en août dernier, s'inclinant seulement devant le Bayern Munich (1-0). Ce mardi, sans la maladresse peu habituelle d'Icardi devant le but (19e), ils auraient rejoint les vestiaires à la pause avec une avance d'un ou deux buts. Kean, par trois fois (12e, 38e et 50e), ainsi que Kurzawa (35e), n'étaient pas loin d'avoir fait basculer la rencontre, après le 1-1 de Mbappé qui lui ressemblait beaucoup (double crochet et frappe sous la transversale à la 32e)». L'ambition d'un finaliste Un journaliste expert professionnel estimait pour sa part que Paris retrouve les Ramblas avec l'ambition d'un finaliste sortant qui n'est pas venu pour le tourisme : son entraîneur Mauricio Pochettino, arrivé en janvier, rappelle qu'il est venu pour «gagner, gagner, gagner». «L'excitation est présente dans tout le club car l'objectif évident pour le PSG est de gagner la Ligue des champions, et nous avons accepté cette responsabilité», a reconnu mardi l'Argentin, qui a porté les couleurs et entraîné le rival local du Barça, l'Espanyol Barcelone. «La remontada ? Nous sommes tranquilles, l'histoire, c'est l'histoire, nous sommes un staff différent, il y a des joueurs différents», a-t-il poursuivi. Les titres de la presse d'avant la rencontre «Son duel avec Lionel Messi fut l'une des clés de la partie. Les deux hommes se sont partagés la Une des journaux mardi matin». «La guerre des étoiles», écrit Le Parisien. «Duel du présent et du futur. Celui qui se profile», pour le journal espagnol Marca qui précise : «Un choc stellaire qui pourrait se répéter… avec d'autres maillots», rappelant l'avenir indécis des deux stars. «Mbappé défie Messi», pour son concurrent Marca. «Pour n'importe quel fan de football, ces deux joueurs sont un régal, il faut le savourer», a lancé l'entraîneur hollandais du Barça, Ronald Koeman. «Nous aurons besoin de Messi à son meilleur niveau pour l'emporter. C'est presque la même chose pour le PSG, avec un joueur (Mbappé) extrêmement rapide qui peut nous compliquer les choses», a-t-il poursuivi. Plus qu'un match, la «Pulga» argentine traverse une très bonne période. «Avec huit buts sur ses cinq derniers matches de championnat, le sextuple Ballon d'Or incarne la montée en puissance d'une formation qui a mal commencé la saison, après le séisme de la défaite 8-2 face au Bayern en quarts de la C1, en août. Même son entente avec Antoine Griezmann, décriée à ses débuts, s'est améliorée». Question sportive, d'honneur, d'avenir… A Barcelone, où le Barça s'enorgueillit d'être «plus qu'un club», c'est «plus qu'un match» que le PSG vient de remporter haut la main dans un stade où les échos des entraîneurs n'arrivaient pas à remplacer celles des supporters absents. Ce qui a énormément pesé dans cette rencontre où le tonnerre des buts a fait du Barça une équipe déboussolée bien que les dernières minutes n'étaient pas celles qui pouvaient les faire remonter à la surface. Que diront demain les entraîneurs, l'un pour sa victoire et l'autre pour la défaite. Ce n'est que du football, mais un football où les yeux ne pouvaient pas suivre la balle du fait de la vitesse à laquelle elle était soumise. Les Espagnols devront inventer une nouvelle «remontada» le 10 mars prochain. «Au vu de la ‘démontada' de ce match aller, on ne se risquera pas à y mettre la moindre piécette».