En voulant en 2016 surprendre la planète footballistique, et surtout séduire ceux qui l'ont élu, le patron de la FIFA Gianni Infantino s'est engagé dans un programme qui allait donner un autre tonus à l'organisation de la FIFA dont il est désormais le premier responsable de ce qui pourrait se produire sur le terrain de la gestion. Pas loin de l'année de son élection, et des objectifs qu'il s'est fixé pour concrétiser les principales actions promises, le voilà visé en juillet 2020 par une procédure pénale pour «incitation à l'abus d'autorité», à la «violation du secret de fonction» et à «l'entrave à l'action pénale». C'est toute sa feuille de route qui prend feu. La justice suisse lève le voile sur ce qui allait perturber le président de l'instance internationale, il lui est reproché «trois rencontres secrètes en 2016 et 2017 avec Michael Lauber, alors chef du ministère Public de la confédération (MPC), nourrissant des soupçons de collusion entre le Parquet et la FIFA, partie civile dans la plupart des procédures». L'Italo-Suisse assure de son côté qu'il s'agissait de montrer au Parquet «que la nouvelle FIFA était à mille lieues de l'ancienne», non seulement, mais également «victime de fonctionnaires corrompus» sous l'ère de Blatter. Mais par ailleurs, le procureur Stefan Keller voyait fin 2020 des «indices» de «gestion déloyale» dans un vol en jet privé effectué par Infantino en 2017 et payé par la FIFA. Le magistrat vient d'être désigné compétent pour enquêter sur ce volet. «Blanchiment d'argent et gestion déloyale» L'autre enquête plus encombrante pour les accusés est celle qui continue de secouer les archives mais aussi «la plus embarrassante pour l'instance, par l'ombre qu'elle jette sur sa compétition reine, vise l'attribution au Qatar de l'organisation de la Coupe du monde 2022» en échange de plusieurs opérations menées par l'émirat : le rachat du PSG, l'achat des droits télé de la compétition et l'entrée au capital du groupe Lagardère, estime un confrère. Les enquêtes se suivent se complètent à l'image de ces enquêtes documentés par une enquête de la FIFA, ou des soupçons d'achats de voix lors du vote du 2 décembre 2010 «ont justifié une plainte fin 2014 auprès de la justice suisse, qui enquête depuis mai 2015 pour blanchiment d'argent et gestion déloyale». Soupçons de «corruption active et passive» La justice française enquêtait de son côté sur des soupçons de corruption active et passive sur un déjeuner tenu le 23 novembre 2010 entre Nicolas Sarkozy, alors chef de l'Etat, deux hauts dirigeants qataris et Michel Platini, à l'époque patron de l'UEFA. Une autre révélation est rapportée par ce journal suisse, elle concerne le Mondial-2018 en Russie et celui de 2010 en Afrique du Sud entachés par des soupçons de corruption. Michel Platini est, en effet, suspecté d'avoir accepté, en qualité de président de l'UEFA de voter en faveur de l'attribution du Mondial au Qatar en échange de plusieurs opérations menées par l'émirat : le rachat du PSG, l'achat des droits télé de la compétition et l'entrée au capital du groupe Lagardère. Un dossier qui fait déjà l'histoire.