La Libye sort progressivement du chaos provoqué, il y a dix ans, par l'intervention militaire de l'OTAN et l'assassinat de Mouammar Kadhafi. Fait significatif : le gouvernement libyen participe, pour la première fois, aux travaux de la Conférence de Berlin 2 sur la Libye, dont les travaux ont débuté hier après-midi dans la capitale allemande, avec une large participation libyenne, internationale et onusienne. Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, et le chef du gouvernement de transition libyenne, Abdelhamid Debeibah, ont annoncé l'ouverture des travaux de cette conférence au siège du ministère allemand des Affaires étrangères à Berlin avec la participation de représentants de 20 pays et organisations internationales. La Conférence de Berlin 2 débattra de plusieurs thèmes importants à l'instar du retrait des mercenaires étrangers, de la réunification de l'institution militaire libyenne et des élections générales du 24 décembre. Elle sera également une opportunité pour évaluer le processus politique en cours marqué notamment par la mise en place de nouvelles autorités par le Forum de dialogue politique libyen (FDPL). Au sujet du retrait des forces et des mercenaires étrangers, les participants auront à débattre de plusieurs initiatives et plans présentés jusque-là à la fois par les autorités libyennes, l'ONU et des pays tiers. Ils auront à trancher, notamment entre l'option du retrait total de tous les mercenaires, réclamée par les autorités libyennes et l'ONU, et l'option du retrait par étapes défendue par la France. Hier, juste avant la Conférence, lors d'une conférence de presse commune à Berlin avec son homologue allemand, Heiko Maas, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a demandé le retrait des forces étrangères de Libye. Pour sa part, la cheffe de la diplomatie libyenne, Nadjla Al-Mangoush qui ne cesse d'appeler à l'évacuation des mercenaires étrangers, estime que «le retrait de ces derniers doit être total et suivant un calendrier qui sera fixé par le Comité militaire mixte libyen 5+5». Selon l'ONU, il y avait, jusqu'au mois de décembre 2020 en Libye, quelque 20.000 combattants entre forces et mercenaires étrangers. Le retrait des mercenaires étrangers de la Libye est primordial pour les autorités libyennes. «Leur maintien empêche l'organisation des prochaines élections dans de bonnes conditions et retarde la réunification de l'institution militaire, une condition incontournable au rétablissement de la paix et au recouvrement de la totalité de la souveraineté libyenne», a souligné Nadjla Al-Mangoush. Berlin avait accueilli, en janvier 2020, la première conférence sur la Libye.