Les conséquences de la pandémie de la Covid-19 continuent de s'accentuer sur l'économie du pays, où plusieurs secteurs sont touchés et affaiblis. Entre autres, il y a celui du BTPH, où les entreprises se retrouvent jusqu'au bord de la faillite, et ce, en raison d'une hausse jusqu'à 100 % des prix des matériaux de construction par rapport à l'année précédente. C'est du moins ce qu'a signalé le président de la Confédération du patronat algérien, Fethi Mokhtari, lors d'une conférence de presse animée au siège de la Confédération. Ce dernier a précisé que la situation financière très critique que vivent les entreprises de construction, ainsi que celles des travaux publics, va aller au bout de la faillite, et ce, en raison de la hausse faramineuse des prix de la matière première. Sur ce, le même responsable ajoute que la participation de ces entreprises «dans la réalisation des logements LPA va accentuer leur chemin vers la faillite, et cela en raison des conditions contenues dans le cahier des charges relatives à cette formule de logement». Dans ce contexte, il a appelé le Gouvernement à «réactualiser le cahier des charges selon les conjonctures». Pour ce faire, la révision des prix devra se baser, selon Fethi Mokhtari, sur l'indice des prix actuels. La conjoncture que traverse le pays a fait que de nombreux projets ne sont pas concrétisés et ne seront pas livrés à temps. Ce qui impacte négativement le Trésor public. La reprise de l'activité avec la hausse des prix enregistrée constitue, selon Fethi Mokhtari, un suicide pour les entreprises. À titre indicatif, le conférencier a souligné que le prix du fer est passé, en quatre mois, de 7.000 DA à 13.000 DA. Le coût des projets a pratiquement triplé par rapport à ce qu'il était avant la pandémie. En abordant ces contraintes, le même responsable a dévoilé que les entreprises de construction ont perdu 40% de leur masse salariale. En plus de cela, il a signalé que le nombre de personnes déclarées à la sécurité sociale qui oscillait un million avant la propagation du Covid-19, a diminué pour atteindre les 800.000 personnes. En plus de la contrainte liée à la hausse des prix des matériaux, le président de la Confédération du patronat algérien a, notamment, abordé les nombreuses entraves auxquelles sont confrontées les entreprises à l'instar des retards de paiement, le non-respect des dispositions du code des marchés publics, le manque de transparence dans l'attribution des marchés et, surtout, le problème de l'interprétation des lois. Pour éviter la faillite de ces entreprises, le président de la CGP demande l'intervention des pouvoirs publics. Selon lui, le code des marchés publics ne protège pas les entreprises dans cette conjoncture. Le même responsable a indiqué que son organisation avait saisi les pouvoirs publics pour trouver une solution à cette situation. Sur ce sujet, il a affirmé qu'«une correspondance a été envoyée au Premier ministre, mais est, malheureusement, restée sans suite».