Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, est à Kigali (Rwanda) depuis dimanche, pour participer aux travaux de la 2e réunion ministérielle Union africaine-Union européenne. En même temps, Ramtane Lamamra saisit l'occasion de sa présence à Kigali pour mener des discussions avec son homologue rwandais, Vincent Biruta, en sus des entretiens prévus avec les hautes autorités de ce pays. En marge de cette réunion ministérielle, Ramtane Lamamra aura également une série d'entretiens bilatéraux avec ses homologues africains et européens autour des questions inscrites à l'ordre du jour de la réunion. Il sera également question des relations bilatérales entre l'Algérie et ces pays et les dossiers politiques et sécuritaires posés sur les scènes, régionale et internationale, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger. Deux principaux axes sont inscrits à l'ordre du jour de la réunion ministérielle Union africaine-Union européenne. Le premier portant sur l'examen de la coopération entre les deux organisations en vue de renforcer les capacités de lutte contre les facteurs menaçant la paix et la sécurité dans les deux continents, Afrique et Europe, et des dossiers inhérents à la bonne gouvernance, à la migration et à la circulation des personnes. Le deuxième axe portant sur les moyens d'encourager l'investissement pour opérer des changements structurels durables en Afrique et d'améliorer les qualifications du facteur humain dans les domaines de l'enseignement, des sciences et de la technologie ponctuera les interventions des ministres africains et leurs homologues européens. Cette réunion se tient alors que les regards sont tournés vers le Soudan où le chef militaire du conseil de souveraineté a déclaré l'état d'urgence dans le pays et annoncé la dissolution du gouvernement de transition. A ce sujet, l'Algérie a souligné la nécessité de faire preuve d'un esprit de responsabilité et de retenue, et de s'abstenir de toute action susceptible de gâcher les acquis du processus de transition. L'Algérie a appelé toutes les parties civiles et militaires à recourir au dialogue pour résoudre les problèmes et faire face aux défis sécuritaires et politiques auxquels le pays est confronté à ce stade. Plus globalement, la réunion U.A.-U.E a lieu dans un contexte marqué par la volonté de nombre de pays africains d'opérer un changement stratégique dans leurs relations internationales. Les observateurs notent que l'Afrique veut s'ouvrir sur les pays qui n'ont pas participé au pillage de ressources et aux massacres des populations dans le continent. L'Afrique veut avoir des relations avec la Russie, la Chine, l'Inde, l'Iran. Les Africains veulent coopérer avec ces puissances qui ne cherchent pas à imposer une tutelle néocoloniale. Les dirigeants africains sont pratiquement sommés par leurs opinions publiques à prendre des mesures concrètes, sous différentes formes, pour libérer leurs pays du tutorat de l'U.E. prompte à donner des leçons et championne en ingérences à sens unique. Ainsi, en Tunisie, des médias ont rapporté l'avis d'économistes qui s'interrogent sur le bien fondé de l'accord de libre-échange avec l'U.E. qui a fini par faire disparaître les fleurons de l'industrie tunisienne. Les peuples également veulent sortir de l'emprise politique et économique de l'U.E. «Nous rejetons l'entraide et la sympathie si elles ne sont pas accompagnées de respect. Nous exigeons le respect de l'extérieur même sans sympathie. Le respect de nos choix est l'exigence première de la souveraineté nationale. Notre souveraineté n'est pas négociable», telle a été, en substance, la réaction du Président Kaïs Saïed à une récente résolution du Parlement européen sur la Tunisie, perçue comme un acte d'ingérence dans les affaires internes de son pays. Une réaction de dignité nationale que la population tunisienne partage pleinement. Au Mali, la Russie appelle à respecter les plans des autorités de transition maliennes pour organiser des assises nationales, a indiqué l'ambassadrice adjointe russe auprès de l'Onu. «La Russie et le Mali entretiennent des relations bilatérales de longue date. Nous coopérons dans de nombreux domaines. Nous allons continuer (à collaborer) et aider là où nous le pouvons, sans préjugés ni mentorat. Nous sommes prêts à coopérer de bonne foi avec tous les partenaires», a-t-elle annoncé. Lakhdar A. Voir sur Internet