L'année 2021 n'a malheureusement pas fait exception en matière de dégâts lors d'intempéries. La mauvaise gestion et l'anarchie urbanistique sont très souvent les causes d'une situation qui n'a que trop duré. En l'espace des 48 heures passées, les intempéries ont provoqué la mort de six personnes lors de deux effondrements de bâtisses à Alger. Depuis octobre passé, dix citoyens, au total, ont péri durant des intempéries causant des effondrements de bâtisses construites illicitement.Les intempéries censées être un apport important pour l'agriculture et les barrages constituent, d'autre part, une crainte depuis les inondations du 10 novembre 2001 de Bab El-Oued, où rappelons-le, près de mille victimes ont péri. Les constructions illicites constituent un véritable poison pour le milieu urbain. Elles constituent un danger réel sur la vie de ses occupants notamment lors des intempéries, et les cas de figures flagrants ne manquent pas, à Raïs Hamidou et Bologhine, six habitants sont décédés suite à l'effondrement de leurs bâtisses construites illicitement. Les constructions illicites, les constructions près des oueds, les avaloirs non débouchés et l'abandon de matériaux de construction a même la chaussée transforment la joie en deuil. A Alger, plusieurs milliers de bâtisses sont construites illicitement, une menace sur la vie de ses occupants qui se massent et vivent sous un danger permanent. Ce n'est un secret pour personne, les constructions illicites favorisent et encouragent les dégâts dans le cas d'une intempérie ou lors d'une inondation. Entre la période allant de 2020 à octobre 2021, et selon un constat alarmant de la Police de l'Urbanisme et de l'environnement, les constructions illicites ont battu tous les records, plus de 30.000 violations ont été recensées. La plupart des dégâts, constatent les experts de l'urbanisme, ont lieu lorsque les normes d'urbanisme ne sont pas respectées. C'est à juste titre d'ailleurs que le président de la République a instruit, durant l'année 2020, la Direction Générale de la Sûreté nationale (DGSN) à mener une enquête sur les causes des dégâts enregistrés lors des intempéries enregistrées dans plusieurs coins du pays. Sur instructions du Président Tebboune, la Direction Générale de la Sûreté Nationale avait déclenché en septembre 2020 une enquête sur les inondations des voies de circulation et notamment celles des trémies, à la suite des pluies qui se sont abattues sur la capitale, durant le mois de septembre 2020, avait noté la DGSN à travers un communiqué rendu public. Une source à la Direction générale de la sûreté nationale nous précise que la police n'a pas les prérogatives d'arrêter les constructions illicites mais établit des comptes-rendus qu'elle adresse aux autorités chargées de faire respecter les lois d'urbanisme. La police assiste également les autorités locales dans les missions d'application des lois d'urbanisme. Certaines agglomérations ont été envahies par les constructions illicites et le retour des bidonvilles a été même recensé par centaines de cas, un constat alarmant sur la période de confinement (initié pour la lutte contre Covid-19) a été même dressé par la Police de l'Urbanisme et ériger les constructions illicites, d'après les chiffres de la police d'urbanisme de la Direction Générale de la Sureté Nationale. Par ailleurs le non-respect des remises en état des chaussées après les travaux est l'une des causes des dégâts enregistrés. Dans les années 1990 existaient dans les communes algériennes les gardes-champêtres qui ont prouvé leur efficacité contre les infractions ; ceux-ci faisaient respecter la remise en état des chaussés et aujourd'hui, certaines entreprises laissent les chaussées délabrées après les travaux qu'ils ont mené sur ces espaces. Ce qui ne favorise pas la lutte contre les dégâts. Le constat alarmant de la Police Entre l'année 2020 et les dix premiers mois de l'année en cours, les services de la Police de l'Urbanisme et de l'Environnement ont enregistré, sur l'ensemble du territoire national, plus de 30.000 violations liées aux constructions illégales des baraques, atteintes à l'environnement et jets aléatoires des matériaux de construction. La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) avait déjà tiré l'alarme sur l'explosion des constructions illégales au pays et ce, en pleine période de confinement face à la pandémie de la Covid-19. La moitié des infractions sont liées à l'urbanisme, fait ressortir le bilan de la Police de l'Urbanisme et de l'Environnement. Ces violations concernent en premier lieu les constructions de bidonvilles, puis les constructions sans permis, et les constructions ne répondant pas aux spécifications légales, explique la DGSN. Aussi, chaque mois, une moyenne de 3.000 dossiers est constatée et traitée par les éléments de la Police de l'Urbanisme dans le cadre de la lutte contre les constructions illicites et la protection de l'environnement. Le confinement a été une belle opportunité voire une période très propice pour de nombreux citoyens en difficultés de trouver un abri ou, pour d'autres, une belle affaire pour décrocher un logement social, tandis que pour d'autres, trouver un moyen pour réclamer son droit à un appartement. L'Algérie qui a tant souffert par le passé de cette pratique sociale devenue après un véritable business pour beaucoup d'affairistes. Toutefois, le retour inquiétant de ce phénomène dû à la période anormale que traverse le pays, voire en ces temps de crise sanitaire, est à prendre très au sérieux car une nouvelle vague des bidonvilles peut se reproduire au pays, voire dans la prochaine étape appelée post-Covid. Quand les constructions « hors la loi » font la loi Les constructions illicites sont la source de tous les maux. Les récentes intempéries des 10 et 11 novembre 2021 l'ont bien démontrées, elles ont provoqué des dégâts humains et matériels importants, surtout lorsqu'il s'agit de bâtisses construites d'une façon illicites. La wilaya d'Alger qui abrite un lot important de constructions illicites, a été fortement concernée par les troubles climatiques où de nombreuses communes ont été sérieusement affectées par les intempéries. En face, les secouristes de la Protection civile ont effectué plusieurs opérations d'épuisement et de pompage des eaux pluviales à l'intérieur d'habitations, ainsi que des glissements de terrain et des effondrements partiels de plafond et murs extérieurs de maisons précaires. Dans la wilaya d'Alger, les communes de Bologhine et Raïs Hamidou ont enregistré la mort de six occupants de deux bâtisses suite à leurs effondrements. A Bologhine, les corps de trois victimes ont été dégagés de sous les décombres d'un immeuble qui s'est effondré, mercredi dernier, à la rue Abdelkader Ziar, suite aux fortes précipitations. Un jour après, un autre effondrement d'une bâtisse illicite s'est produit non loin de la commune de Bologhine, plus précisément à Raïs Hamidou. Bilan : trois autres morts de sexe masculin âgés respectivement de 18 ans, 17 ans et 33 ans, évacués vers l'hôpital Mohamed Lamine Debaghine au lieu dit cité El Assafir. Les interventions menées par les agents de secours de la Protection civile ont permis l'épuisement des eaux pluviales au niveau des communes de Bab El-Oued, Bordj El-Bahri, Bologhine et Rouïba sans enregistrer de victimes. Des glissements de terrain ont été constatés par les services de la Protection civile à travers les communes de Bab El-Oued, Bir Mourad Raïs, Ain Benian, Raïs Hamidou, Bordj El-Kiffane, Douéra sans déplorer de victimes ; des effondrements de murs ont été également enregistrés au niveau des communes de Bouzaréah, Bologhine et Hussein-Dey ainsi que la chute d'un arbre sur trois véhicules stationnés sans faire de victimes dans la commune de Oued Smar.