Cette décision, contenue dans un arrêté de la wilaya d'Alger, serait l'une des conséquences des intempéries dramatiques du 10 novembre dernier. Mille huit cents constructions illicites reparties sur des sites algérois sont concernées par cette décision de gel, apprend-on de sources crédibles. La plupart de ces habitations sont construites sur l'ancien lit des oueds, c'est ce qu'ont dénoncé les familles de victimes des inondations du 10 novembre. D'ailleurs, une équipe de spécialistes est actuellement sur le terrain afin d'effectuer des études à même de dégager l'espace urbain de ses constructions illicites pour permettre une meilleure canalisation de l'eau des pluies à l'avenir. Les sites concernés par cette interdiction sont les bassins versants de Frais-Vallon et Bologhine, Raïs Hamidou, la zone de Sfindja et des assiettes situées dans les APC de Bouzaréah, El-Biar, Oued Koriche et Alger-Centre. D'autres sites tels que Aïn Benian et Beni Messous sont également dans le collimateur de la wilaya. Au-delà de son caractère préventif, cette décision ne sera pas sans grandes conséquences sur les particuliers et les entreprises immobilières puisque «aucune promotion ou coopérative immobilière» n'est recensée selon des sources informées. L'arrêté en question suspend, pour une durée de six mois renouvelable, la délivrance des permis de construire, généralement octroyés par les présidents des APC et les directeurs de l'urbanisme communaux d'Alger. Ce qui ne manquera pas de susciter des questions sur la manière dont les permis ont été accordés aux «propriétaires» des 1.800 constructions illicites incriminées et qui seront irrémédiablement soumises à la destruction. Tout en prévoyant la possibilité d'une levée de gel zone par zone. En outre, l'arrêté précise qu'il a été prévu l'adoption de dispositifs techniques et réglementaires. Il s'agit de la délimitation de zones inconstructibles, de zones forestières et de zones à reboiser ainsi que la fixation des règles applicables aux zones constructibles pour la prévention des risques. L'on remarque que cette décision est à durée indéterminée puisqu'elle n'est assujettie à aucune échéance butoir. Quelle sera alors l'attitude de la wilaya d'Alger face «aux dégâts collatéraux» que risque d'engendrer cette mesure? Comme si, depuis les intempéries du 10 novembre, on assistait à l'enclenchement d'un processus de dégâts en chaîne. Sauf que, cette fois-ci, ils sont «prémédités». Cela suppose logiquement que des mesures sérieuses ont été préalablement prises, surtout qu'un très grand nombre de particuliers et d'entreprises immobilières qui «pullulent» au niveau des sites délimités pourraient être inquiétés par ce type d'arrêté. Par ailleurs, un autre arrêté de la wilaya interdit l'exercice de l'activité de stockage et de vente de matériaux de construction dans ces mêmes zones ou le transport de ce type de matériaux vers celles-ci jusqu'à la levée du gel et ce, pour dissuader d'autres constructeurs «sauvages» de squatter le foncier urbain afin d'y implanter des maisons illicites à coups de parpaing.