La situation est très compliquée à vivre pour l'équipe nationale de handball masculine. A quelques mois de la Coupe d'Afrique des nations, l'Algérie risque de ne pas y prendre part. Rappelons que la CAN-2022 se déroulera à Laâyoun et Guelmim, deux territoires sahraouis occupés par le Maroc, des propositions pour faire jouer cette compétition en Tunisie ou en Egypte sont engagées. Dans l'attente d'une réaction intelligente de la Confédération africaine de handball, l'équipe nationale doit se préparer. Retenons que l'Algérie doit organiser la CAN-2024 de handball et pourrait se voir retirer le tournoi par la Confédération africaine de handball. L'inquiétude... L'inquiétude a déjà gagné du terrain les amoureux du handball «si, malheureusement, on nous déclare forfait pour la Coupe d'Afrique 2022, cela veut dire qu'on ne pourra pas participer à la Coupe du monde 2023 et qu'on sera sûrement suspendus pour la Coupe d'Afrique 2024, et donc pas de qualification pour la Coupe du monde 2025», s'interroge l'international Kader Rahim dans une récente interview accordée au journal DZ Foot. «En somme, l'Algérie reviendrait sur la scène internationale du handball lors de la CAN-2026. De 2021 à 2026, il n'y aurait donc pas de compétition pour l'équipe nationale d'Algérie. Une traversée du désert, cinq années sans compétition pour un si grand pays africain du handball, c'est terrible, c'est triste et très très douloureux», s'est-il interrogé. Ils s'accrochent à l'optimisme Mais à l'ombre de cette situation, les internationaux lancent des appels aux autorités pour venir au secours de cette discipline qui s'enfonce de plus en plus dans des eaux marécageuses. C'est le cas de l'international Rahim «donc je fais cet appel à l'aide pour qu'on nous aide financièrement, qu'on nous aide au niveau de l'Etat et au niveau public. Le handball algérien a besoin de l'Etat pour survivre». Pour de nombreux amoureux de la petite balle, «il faut sauver le handball qui est en phase de disparition, pourvu que ne l'on ne détruise pas ses archives». Les archives dit-on. Comme si elles aussi seraient menacées de disparition. Les internationaux refusent d'abandonner la balle Dans cette même interview, l'international Kader Rahim parle de détresse. «Depuis presque deux ans, le Championnat local est à l'arrêt et l'équipe nationale risque à son tour de disparaître de la scène internationale d'ici 2026» et de poursuivre, comme tous les internationaux «ça fait bientôt quinze ans que je joue pour l'équipe nationale, je me suis dévoué depuis pendant toutes ces années, beaucoup de sacrifices. On a donné notre temps, notre santé et notre argent pour le handball algérien. On fait ça parce qu'on aime notre pays et on aime notre équipe nationale. Le handball algérien a apporté tellement de bonheur aux Algériens». Entre temps, le président de la Fédération algérienne de handball, Habib Labane, réélu pour le mandat olympique 2021-2024, fait l'objet d'une suspension «temporaire», en raison de manquements dans la gestion du mandat 2017-2020. Aziz Derouaz n'en démord pas En janvier 2021, dans une interview accordée à notre journal, l'ex-sélectionneur de l'équipe national, puis ministre de la Jeunesse et des Sports, Aziz Derouaz, déclarait «on parle ici d'une équipe nationale 7 fois championne continentale, dont 5 fois consécutivement, et 3 fois médaillée aux Jeux méditerranéens, dont une fois en or. Ça fait presque deux ans que le Championnat est à l'arrêt en Algérie, deux ans que les joueurs ne jouent plus, et ça dans toutes les catégories. Ce sont deux années perdues pour tout le monde, pour les jeunes, pour les moins jeunes, pour les adultes et pour les professionnels». Et pourtant, lors du dernier Mondial en Egypte, France-Algérie, première confrontation entre les deux sélections depuis 18 ans, n'avait pas été une promenade de santé pour les Bleus. L'Algérie, en progrès, avait tenu la dragée haute face aux Français. L'international estime que «rien n'a changé dans la gestion de la fédération, ni aux moyens qui ont été mis, ou surtout pas mis, à la disposition de la discipline, que ce soit au niveau des EN ou des clubs». Une fédération gérée par un intérimaire qui semble ne pas être en mesure de trouver les solutions aux problèmes qui s'accumulent sur son bureau. Les propos des internationaux se rejoignent pour compléter ceux tenus par Aziz Deouaz «il y a un véritable procès qui devrait être fait, tant aux membres de l'assemblée générale de la FAHB, complices depuis tout ce temps de ceux qu'ils ont maintenu aux commandes de la discipline, que celui plus grave encore contre les autorités 'spectatrices' de ce massacre sans intervenir, y compris lorsque les lois de la République ont été bafouées». Comment sauver le handball ? Question qui anime l'actualité, mais sans pour autant crier sur tous les toits que la solution est trouvée. Que dit l'international Rahim «aujourd'hui, la situation est plus que catastrophique et je ne fais pas ça pour moi ou pour l'équipe nationale. Je fais ça pour tous les handballeurs algériens, du plus petit club du fin fond de l'Algérie, aux plus petites catégories et aux jeunes garçons et filles. Je pense à tous ces futurs handballeurs. Ils espèrent qu'avec la nouvelle équipe au niveau du MJS, l'espoir de revenir sur les terrain n'est pas à écarter».