Alors que Paris et Londres se disputent toujours la zone de pêche, voilà qu'un autre souci fâche les deux pays, l'arrivée des émigrants clandestins. Après le naufrage de 27 personnes, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a appelé dans une lettre la France à s'engager à reprendre tous les migrants qui traversent la Manche depuis l'Hexagone. Paris a vertement réagi, le Président français, Emmanuel Macron estimant notamment la méthode «pas sérieuse». Le Premier ministre britannique Boris Johnson a demandé au Président français Emmanuel Macron de reprendre les migrants arrivant en Angleterre depuis la France, au lendemain d'un naufrage dans la Manche qui a vu 27 émigrants perdre la vie. «Je propose que nous mettions en place un accord bilatéral de réadmission pour permettre le retour de tous les migrants illégaux qui traversent la Manche», a expliqué le dirigeant britannique dans une lettre à Emmanuel Macron, publiée sur Twitter. Rappelant ensuite que l'Union européenne avait conclu des «accords de réadmission» avec des pays tels que la Biélorussie et la Russie, Boris Johnson a annoncé espérer qu'un tel accord puisse être «également conclu avec le Royaume-Uni rapidement». «Cette mesure aurait un effet immédiat et réduirait considérablement – voire arrêterait – les traversées, sauvant ainsi des vies en brisant fondamentalement le modèle économique des gangs criminels», ajoute le dirigeant britannique. Et en guise de réponse à la demande britannique, les autorités françaises ont très mal réagi. En effet, le ministre français de l'Intérieur, Gérard Darmanin, a carrément annulé, jeudi passé, la participation de la ministre de l'Intérieur britannique à une réunion sur les migrants prévue pour le 28 novembre (aujourd'hui). Dans un message à son homologue britannique Priti Patel, le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin a qualifié, avant-hier, que la lettre du Premier ministre britannique au Président français Emmanuel Macron est une «déception». Gérald Darmanin a, par conséquent, annulé la venue de Priti Patel à la réunion qui se tiendra le 28 novembre sur le dossier des migrants, en réponse au texte de Boris Johnson. De leurs côtés, la réponse des Anglais n'est pas tardive, le gouvernement britannique a appelé hier Paris à revenir sur sa décision. «Aucune nation ne peut s'attaquer à cela seule. J'espère que les Français reconsidéreront (leur décision)», a déclaré le ministre britannique des Transports, Grant Shapps, sur la chaîne publique anglaise BBC.