Des politologues ont estimé, hier dimanche à Alger que les amendements attendus dans la révision du Code communal et de wilaya donneront plus de dynamisme aux Assemblées élues et une large latitude aux élus locaux pour réaliser le développement et créer de la richesse. «La révision des Codes, communal et de wilaya se doit d'accorder aux élus locaux plus d'espace pour un développement local intégré «, a indiqué, Said Abdelkader Abikchi, professeur en sciences politiques. Intervenant lors d'une émission spéciale consacrée aux élections locales d'avant-hier samedi, sur les ondes de la Chaîne I de la radio algérienne, ce professeur a observé que les élus issus de ce scrutin doivent concentrer leurs efforts pour répondre aux exigences des citoyens ainsi qu'à tracer une nouvelle voie pour le développement local. De son côté, l'universitaire Houari Tigharsi, expert en économie, a soutenu que le déficit budgétaire enregistré au niveau des communes n'est pas seulement lié aux manques de richesse au niveau de ces collectivités locales mais plutôt au manque d'idées et de projets ainsi qu'à l'absence de stratégie de gestion. En plus, a-t-il observé, de la non-implication de la société civile. «Les amendements introduits dans le Code communal et de wilaya accorderont plus de prérogatives aux élus locaux qui doivent avoir la capacité d'investir et d'initier des projets générateurs de richesses mais aussi d'introduire l'idée de partenariat qui existe au niveau local entre les secteurs privé et public «, a-t-il indiqué. Pour sa part, l'enseignant en droit public à l'Université d'Alger et l'Ecole nationale d'administration, Ahmed Dkhinissa, spécialiste en droit constitutionnel, a affirmé que la révision du Code communal et de wilaya contribuera à faire des Collectivités locales une cel lule essentielle de coopération, de participation et de démocratie électorale qui sera suivie d'une nouvelle gouvernance locale qui implique tout le monde. En particulier, a indiqué cet enseignant en droit public, les acteurs sociaux. Vendredi dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a assuré que le Code communal connaîtra un changement radical afin d'accorder de plus larges prérogatives aux élus. «Le Code communal connaîtra un changement radical «, a-t-il indiqué lors d'une rencontre périodique avec les médias et dont des extraits ont été diffusés par la Télévision nationale dans son Journal de 20h00. Insistant sur la nécessité de revoir ce texte de loi qui gère la commune et donner ainsi de plus larges prérogatives aux élus. Pour le chef de l'Etat, accorder de plus larges prérogatives aux élus locaux sans moyens n'a aucun sens, soulignant, à l'occasion, la nécessité de donner les moyens aux élus. Ce qui exige, a poursuivi le président de la République, une révision du Code des impôts. Rappelons que les amendements introduits au titre des dispositions de la loi relative à la commune approuvés par l'ordonnance 21-13 du 31 août 2021, s'inscrivent dans le cadre de leur harmonisation avec le nouveau régime électoral en prévision des élections locales qui s'étaient tenues avant-hier samedi. Les amendements en question portent sur six points. Au mois d'octobre dernier, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, avait procédé à l'installation des ateliers de révision des codes communal et de wilaya, dont les travaux doivent être achevés avant la fin de l'année en cours, rappelant que la révision des textes régissant les collectivités territoriales intervenait en application des directives du président de la République données au Gouvernement pour la refonte du cadre juridique inhérent à la gestion locale.