Des partis politiques ont réagi à l'annonce faite par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, lors de la réunion gouvernement-walis, sur une éventuelle révision des codes communal et de wilaya, conformément à la dernière révision constitutionnelle. Ils se sont accordés à dire que les élus ont besoin de plus de « prérogatives » pour accomplir convenablement leurs missions. Mohamed Djemaï, chef du groupe parlementaire du FLN, a affirmé que son parti en tant que première force politique du pays a toujours plaidé pour la révision de ces deux textes. L'objectif étant « d'offrir davantage de prérogatives aux responsables locaux afin de créer plus de richesses sur le plan local ». « Le président de l'APC a les mains liées. Il ne peut rien faire dans sa commune. Pareil pour le wali. D'où le besoin de s'éloigner graduellement de la décision centralisée. Cela n'empêche pas d'évaluer le rendement de ces élus afin d'apporter les correctifs nécessaires et de garantir une meilleure prise en charge des préoccupations citoyennes », souligne-t-il. Ramdane Taâzibt, du Parti des travailleurs, a fait savoir que son parti est contre « le retrait de l'Etat de la sphère économique ». « Les collectivités locales ne doivent pas être livrées à elles-mêmes. Ce qui est de nature à aggraver le déséquilibre régional. » Il a tenu à souligner que le PT a voté contre l'ancien code communal, expliquant que du point de vue de la démocratie, « les élus doivent avoir plus de prérogatives car ils ont été choisis par la population pour gérer sa vie quotidienne et ils doivent en rendre compte à chaque élection ». Taâzibt regrette le fait que des prérogatives soient accordées plus aux administrations qu'aux assemblées locales. Selon lui, ces assemblées élues, si elles n'ont pas les moyens nécessaires, ne pourront rien faire. « Que deviendront les communes si l'Etat n'y met pas les moyens ? », s'interroge-t-il. Youcef Khababa, du parti Ennahda, a affirmé que sa formation politique a déjà relevé que le code communal actuel « est déséquilibré » et ne répond pas aux attentes. « Au lieu d'être un outil administratif, il faudrait que l'élu soit un réel partenaire. L'actuel texte renferme de nombreuses lacunes dont l'article 46 qui autorise le wali à suspendre un président d'APC lorsqu'un citoyen porte plainte contre lui. Les P/APC n'ont pratiquement aucune prérogative valable, hormis la collecte des ordures et l'état civil », déclare-t-il en ajoutant que « l'élu n'a aucun rôle économique et politique ». Khababa estime qu'il est temps de passer à l'acte, car il s'agit de textes réglementaires très importants qui devaient être révisés juste après l'amendement de la Constitution. Hacène Aribi, du Front pour la justice et le développement, a estimé, pour sa part, que ces deux textes doivent subir de « profonds changements » afin de « bannir à jamais les vieilles mentalités ». « Ces lois ne répondent ni aux besoins des citoyens ni à ceux des élus. Les projets proposés par les walis subissent souvent des oppositions en raison des alliances communales qui bloquent le bon fonctionnement des assemblées élues », indique-t-il, en souhaitant que le nouveau projet soit au service des citoyens et de l'intérêt du pays.